DOSSIER : Le cinéma et ses conjurations
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Festival Fantasia 2011

Par Mathieu Li-Goyette
Sang et tripes. Gags et rate. Violence et rire. Fantasia jongle depuis plus de 15 ans entre les deux extrêmes du cinéma de genre : l'horreur et la comédie. Tellement que ces deux pôles, au fil de la progression du festival (de meilleures programmations, de plus gros événements, de plus grandes ambitions), se rejoignent là où le gore et la satire se croisent. En ce sens, Fantasia est un hommage au cinéma sensoriel, à ce cinéma qui nous fait ressentir des émotions fortes dans l'idée de divertir, mais aussi d'amener le spectateur là où il n'a jamais mis le pied. L'événement accomplit cette mission depuis maintenant 15 années et c'est à l'occasion de cet anniversaire particulièrement spécial que le festival s'est doté d'un trophée remarquable : le Cheval noir.

Remis pour la première fois cette année au meilleur film du festival, le prix rejoint à la fois le folklore québécois et l'esprit sombre, un peu saugrenu, de la programmation. À cette nouveauté, Fantasia  revient évidemment avec son lot de traditions : Documentaries from the Edge, Camera Lucida, une programmation asiatique haute en couleurs flamboyantes et en cascades impossibles ainsi qu'une série de films ténébreux ou joyeux, voire les deux à la fois, provenant des quatre coins du globe. Et pour une deuxième année consécutive, le festival s'allie avec la Place-des-Arts et le talentueux compositeur Gabriel Thibaudeau pour la tenue d'une projection avec orchestre (de 30 musiciens) du classique du muet The Phantom of the Opera (1925) de Rupert Julian. Pour Thibaudeau, il s'agira d'un retour aux sources, lui qui a débuté sa carrière avec la composition d'une trame sonore pour le même film en 1990.

Au-delà de ces événements, quelques projections ne sont à manquer sous aucun prétexte. D'abord, Underwater Love de Shinji Imaoka ou Guilty of Romance du maître Sion Sono. Côté Japon nous vient aussi les deux derniers opus de Takashi Miike, 13 Assassins et Ninja Kids, un jidai-geki à la Kurosawa et un film pour enfants à l'esthétique manga. Du côté de la Corée, une bonne dizaine de films, dont The Unjust  de Ryoo Seung-wan et Bleak Night de Yoon Sung-hyun s'avèrent les plus prometteurs. Loin de l'Asie, c'est les grandes figures John Landis, Robin Hardy et Guillermo Del Toro qui nous attendent avec leurs dernières créations. Réalisateur de An American Werewolf in London et The Blues Brothers, Landis effectuera son retour tant attendu au grand écran avec Burke and Hare, tandis que l'énigmatique et rare Robin Hardy (réalisateur du film culte The Wicker Man – il sera présenté au festival) fera honneur au festival par sa présence et que le grand Del Toro, producteur de Don't Be Afraid of the Dark (remake d'un téléfilm à succès des années 70) viendra présenter le dernier-né de son écurie. Petite cerise sur le gâteau : Another Earth de Mike Cahill rappelle déjà The Clone Return Home et Super de James Gunn semble réussir avec peu là où Kick-Ass compensait par son budget. Et si c'est le cas, Fantasia aura encore mérité d'avoir la plus belle brochette festivalière de l'année.

Mais il y en a beaucoup d'autres et la liste pourrait s'étendre longtemps, car 126 longs métrages et des douzaines d'événements, ça vous garnit un été montréalais comme seule l'équipe de Fantasia sait le faire. Cette année encore, notons une double dose de DJ XL5, un événement parrainé par l'Off-ciel, le Fantastique week-end du court métrage québécois, une soirée de fausses bande-annonces signée Carnior et, pour finir, le lancement du plus récent ouvrage imprimé des usines Panorama-cinéma. Dirigé par Alexandre Fontaine Rousseau, notre deuxième livre, Vies et morts du giallo: de 1963 à aujourd'hui sera lancé au Reggie's Bar le 28 juillet prochain dans un 5 à 7 festif où joie, bonheur, boissons et discussions seront assurément de la partie. En attendant, deux bonnes grosses semaines festivalières nous attendent. C'est donc un rendez-vous, du 14 juillet au 7 août.

Bon festival!

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ARTICLES

LA JUNGLE D'ASPHALTE DE RYOO SEUNG-WAN

CRITIQUES

13 ASSASSINS de Takashi Miike (2010)
ANOTHER EARTH de Mike Cahill (2011)
BAS-FONDS d'Isild Le Besco (2010)
BATTLE ROYALE de Kinji Fukasaku (2000)
BELLFLOWER d'Evan Glodell (2011)
BLEAK NIGHT de Yoon Sung-hyun (2010)
BURKE AND HARE de John Landis (2010)
DETENTION de Joseph Kahn (2011)
FINAL DESTINATION 5 de Steven Quale (2011)
THE FP
de Brandon Trost, Jason Trost (2011)
FRANKENSTEIN CREATED WOMEN de Terence Fisher (1967)
HELLO GHOST de Kim Young-Tak (2010)
THE INNKEEPERS de Ti West (2011)
ILSA: SHE WOLF OF THE SS de Don Edmonds (1975)
A LONELY PLACE TO DIE de Julian Gilbey (2011)
LOVE & LOATHING & LULU & AYANO de Hisayasu Sato (2010)
MUSTANG de Marcel Lefebvre (1975)
THE PHANTOM OF THE OPERA de Rupert Julian (1925)
RED STATE de Kevin Smith (2011)
SHIVERS de David Cronenberg (1975)
SUPER de James Gunn (2010)
SUPERHEROES de Michael Barnett (2011)
THE TROLL HUNTER d'André Øvredal (2010)
THE UNJUST de Ryoo Seung-wan (2010)
THE WICKER MAN de Robin Hardy (1973)
THE WOMAN de Lucky McKee (2011)

ENTREVUES

DJ XL5 (Mexican Zappin' Party)
JOHN LANDIS (Burke and Hare)
RYOO SEUNG-WAN (The Unjust)
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Article publié le 14 juillet 2011.
 

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