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Festival Cinemania 2011

Par Mathieu Li-Goyette
Polisse nous offre de redécouvrir une panoplie de comédiens sous un jour réaliste, presque inédit. Sous le couvert de la simplicité et de la réinvention des choses connues, il ne joue pas dans l’horreur et la provocation, mais dans le réalisme poétique et la finesse.

C’est pourquoi il ne pouvait y avoir meilleur film pour ouvrir la 17e édition de Cinemania. J’ai envie de dire, sa première, tellement la jeunesse l’a prise d’assaut.

Nouvelle équipe, presqu’un nouveau départ pour Cinemania, le mouton noir des grands festivals montréalais s’affiche véritablement comme l’un des événements incontournables de l’année. L’équipe avait en effet fort à faire, car derrière le logo resté inchangé de la bobine auréolée de rouge et de noir, des couleurs riches qui, refusant les palettes toujours changeantes de ses concurrents, semblaient s’ancrer dans une stabilité qui a fini par se transformer en de la stagnation, nous assistons aujourd’hui à une renaissance dans les règles, les règles festivalières exigeantes de la métropole. Se débattant entre les autres festivals aux lignes directrices généralistes, Cinemania a le dur mandat de se restreindre à la francophonie et d’en proposer le meilleur, et ce, en dépit de ses fiers compétiteurs assis sur des histoires et des réseaux infaillibles (le FNC a 40 ans, le FFM en a 35, etc.).

En d’autres mots, la qualité de l’édition 2011 qui nous attend a de quoi faire rougir la compétition et cela relève certainement de l’exploit. Polisse de Maïween en ouverture, Prix spécial du jury à Cannes, mais aussi des films de Kaurismäki (Le Havre), de Klapisch (Ma part du gâteau), de Téchiné (Impardonnables), de Cavalier (Pater),de Leconte (Voir la mer), de l’acteur Daniel Auteuil (La fille du puisatier) en plus d’un Guédiguian pour finir (Les neiges du Kilimandjaro), il faut dire que le festival a réuni pour son public le nec plus ultra des auteurs français. Dans le lot, 32 premières, une rétrospective Klapisch organisée en collaboration avec la Cinémathèque québécoise, où il rencontrera le public, une discussion publique avec Maïween animée par Dennis Trudeau (ancien animateur vedette de la CBC) et, comble d’un événement bien préparé : l’intégral en 35mm.

C’est donc l’occasion de renouer avec le cinéma français. D’oublier les méfaits de sa qualité parfois trop parfaite, trop bourgeoise ou d’un socialisme prémâché. Autrefois éparpillé entre les festivals, il semble que cette fois le concentré de qualité donnera à Cinemania la plus impressionnante édition de ses 17 années d’histoire. Entre un hommage au burlesque comme si le genre n’était jamais mort (La fée), le récit autobiographique d’une cinéaste travaillant en milieu carcéral (Les mains libres), un road movie de la Belgique à la Corse (Au cul du loup; drôle de titre signé Pierre Duculot), il faudra cette année se refaire une opinion de l’événement tandis que les fidèles se contenteront de dire qu’ils y ont toujours cru. Sous la témérité, le festival semble nous inviter à une idylle de 10 jours accompagnée d’oeuvres qui surprendront. Cette année, c’est « le péril jeune ».

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CRITIQUES

LE HAVRE d'Aki Kaurismäki (2011)
MA PART DU GÂTEAU de Cédric Klapisch (2011)
POLISSE de Maïwenn (2011)
VOIR LA MER de Patrice Leconte (2011)

ENTREVUES

CÉDRIC KLAPISCH (Ma part du gâteau)
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Article publié le 3 novembre 2011.
 

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