Festival-somme, le FNC nous permet de dresser un bilan de l'année cinéma en cours – la résumant en onze jours de programmation chargés qui vont piger un peu partout les bons coups, les incontournables et les surprises. On approche systématiquement l'événement avec un mélange d'enthousiasme débonnaire et d'appréhension, hanté par cette question insistante : combien de films sera-t-il possible de voir en un temps record avant de s'effondrer sous le poids des projections à la chaînes?
Il faut donc faire des choix. Faire preuve de jugement. Établir des priorités. Ira-t-on voir les plus récentes oeuvres d'une poignée de cinéastes établis tels que
Jean-Luc Godard qui nous livre quatre ans après
Film socialisme son
Adieu au langage? Ou encore
David Cronenberg qui nous propose une réflexion sur Hollywood avec
Maps to the Stars? Notons aussi une projection sur grand écran de la télé-série
P'tit Quinquin de
Bruno Dumont,
Still the Water de la réalisatrice japonaise
Naomi Kawase ainsi que la présentation, en présence du cinéaste, du plus récent long métrage de
Pedro Costa Cavalero Dinheiro – le festival profitant de l'occasion pour présenter deux de ses films précédents :
En avant, jeunesse! (2006) et
Ne change rien (2009).
Préférera-t-on plutôt se concentrer sur la sélection
Temps ø qui, question de célébrer comme il se doit son dixième anniversaire, se surpasse vraiment? Tandis que
Shinya Tsukamoto revient à la charge avec un remake pour le moins inattendu du fabuleux
Fires on the Plain de Kon Ichikawa,
Takashi Miike persiste et signe avec le très attendu
Over your Dead Body. Cinq ans après l'excellent
We Don't Care About Music Anyway,
Cédric Dupire et
Gaspard Kuentz nous proposent une plongée dans la foire de Sonepur en Inde avec
Kings of the Wind & Electric Queens.
Entre le très attendu film d'animation
The Tale of Princess Kaguya de
Isao Takahata, nouvelle production du légendaire
Studio Ghibli, le nouveau
Quentin Dupieux Réalité et l'intriguant
Enlèvement de Michel Houellebecq de
Guillaume Nicloux, on trouve même le moyen d'éprouver une certaine curiosité d'aller voir le troisième long métrage d'
Asia Argento Incompresa, que l'on dit plus posé que ses précédents. Les mordus d'anecdotes de tournages ne voudront pas non plus manquer
Lost Soul – The Doomed Journey of Richard Stanley's Island of Dr. Moreau qui relate les aléas d'un tournage avorté qui échouera finalement entre les mains de John Frankenheimer.
Mais il ne faudrait surtout pas oublier, dans toute cette histoire, le cinéma québécois. Tandis que le poétique documentaire
Transatlantique de
Félix Dufour-Laperrière ouvrira la programmation du FNC Lab,
Félix et Meira de
Maxime Giroux et
L'amour au temps de la guerre civile de
Rodrigue Jean font partie de la compétition officielle.
Rafaël Ouellet présente son plus récent film
Gurov et Anna en compétition dans la section Focus aux côtés d'un nouveau
Noël Mitrani intitulé
Le militaire. Notons parmi les films présentés hors compétition
L'art et le téléphone de
Serge Cardinal… dont le dernier long métrage remonte au sous-estimé
Bienvenue au conseil d'administration de 2005.
N'oublions pas que le festival rendra hommage au regretté Robin Williams en présentant
Jumanji de
Joe Johnston. Ça, c'est une vraie de vraie surprise.
CRITIQUES
L'enlèvement de Michel Houellebecq (Guillaume Nicloux, 2014)
Gaetan (Jules Falardeau, Naïm Kasmi, 2014)
Journey to the West (Tsai Ming-liang, 2014)
Mange tes morts (Jean-Charles Hue, 2014)
Ouïghours: Prisonniers de l'absurde (Patricio Henriquez, 2014)
Réalité (Quentin Dupieux, 2014)
La Sapienza (Eugène Green, 2014)
Tokyo Tribe (Sion Sono, 2014)
Transatlantique (Félix Dufour-Laperrière, 2014)
ENTREVUES
Luc Chamberland (Seth's Dominion)
Shinya Tsukamoto (Fires on the Plain)