Cette année à Fantasia, le cinéma coréen a triomphé haut la main des autres cinématographies est-asiatiques. Non seulement pour un nombre record de projections à guichet fermé, mais aussi dans la qualité des nombreux films qui l’ont représenté (
Castaway on the Moon,
The Executioner,
Woochi ou encore la découverte du génial
The Housemaid). Au total, c’est plus de 10 000 spectateurs qui se sont pointés uniquement pour les oeuvres du la Corée du Sud.
Derrière ce programme se cache la compagnie de distribution et de production Cine-Asie (fondé en 1996)/Cine-Asie Creatives (fondé en 2008) dont la présidente et fondatrice, Mi-Jeong Lee, n’a pas hésité l’an dernier à acquérir les droits de
Breathless (Yagn Ik-joon, 2009) (lisez la critique
ici) et
The Clone Returns Home (Kanji Nakajima, 2008) (lisez la critique
ici) - les meilleurs films de l’édition 2009 du festival, à mon humble avis - et de leur offrir une sortie inespérée dans les salles dès l’automne 2010. Coup de dés? Passion pour un cinéma asiatique différent et représentatif des auteurs de demain? L’intérêt d’une telle programmation et d’une distribution est non seulement de faire découvrir des oeuvres qui n’auraient jamais eu la chance de tomber dans les filets d’un distributeur plus imposant, mais aussi, et surtout, de nous amener à découvrir des auteurs de cinéma qui, n’en déplaise au Festival de Cannes et ses grands élus revenant année après année sur le Croisette, proposent des chemins alternatifs aux grands canons contemporains. Le tout supporté par le Korean Film Council (KOFIC).
Car il n’y a pas que Kim Ki-duk, Hong Sang-soo ou Park Chan-wook dans ce septième art luxuriant d’idées et de grandes productions d’époque ambitieuses (A Frozen Flower, Blades of Blood), de comédies loufoques inattendues (Naked Kitchen, Le Grand Chef 2 : Kimchi Battle, Scandal Makers) de thrillers (Secret Reunion), de films d’horreur (The Neighbor Zombie, Possessed) ou de films historiques (A Little Pond) et s’élève dans sa singularité comme le nouveau chef de file en devenir de l’Orient où, fait rarissime, cinéma d’auteur et cinéma de genre semble cohabiter main dans la main.
Derrière ce vent de découvertes, l’équipe de programmation du festival (et particulièrement Nicolas Archambault, dont le flaire semble ne faire qu’un avec Séoul et ses environs), Cine-Asie, organisme à but non lucratif visant à promouvoir et organiser festivals, conférences et séminaires portant sur les films asiatiques et canadiens, mais aussi sa filière Cine-Asie Creatives, elle, chargée de la distribution et de la coproduction d’oeuvres d’ici et d’Asie. Derniers faits d’armes accomplis en salles l’an dernier? La distribution de la comédie coréenne
My Dear Enemy dont vous pouvez lire la critique
ici, mais aussi le blockbuster coréen
Haeundae. Avec la venue de
Breathless et
The Clone Returns Home (lui, japonais, précisons-le), nul doute que Ciné-Asie Creatives saura s’imposer comme l’un des distributeurs clés des années à venir. Du moins, pour l'instant, rares sont les jeunes distributeurs (avec Evokative Films comme exception confirmant la règle) à avoir si bien débuté leur catalogue de titres.
Pour en savoir plus sur Cine-Asie/Cine-Asie Creatives, veuillez vous rendre sur leurs sites internet respectifs ou les suivre via leur blogzine mettant en valeurs les activités quotidiennes du collectif.
Films présentés par Ciné-Asie dans le cadre du Festival Fantasia 2010