Cinéclub Film Society : Dr. Strangelove

Produit en plein cœur de la guerre froide, à une époque où la population mondiale vivait dans la peur incessante d’une guerre nucléaire dévastatrice, DR. FOLAMOUR aborde ce sujet avec un humour des plus noirs. Le fait que sa seule comédie en carrière soit aussi l’un des films les plus hilarants jamais réalisés, surtout considérant à quel point il traitait d’un sujet sensible, est une confirmation du talent inégalé de Stanley Kubrick.

Le film présente un scénario aussi terrifiant que probable. Durant l’apogée de la « peur rouge », un général américain paranoïaque (Sterling Hayden) est convaincu que l’Union Soviétique est en train d’empoisonner lentement le peuple états-unien en contaminant leur eau potable. Ayant un pouvoir démesuré sur les opérations militaires, il décide unilatéralement de lancer une attaque nucléaire sur l’U.R.S.S. qui, de par son protocole top secret, devient impossible à interrompre.

Par la suite, un capitaine britannique (interprété par Peter Sellers) tentera de faire entendre raison au général et de lui faire changer son fusil d’épaule. Le président des États-Unis (incarné aussi par Peter Sellers) entamera des discussions diplomatiques avec la Russie pour essayer de faire tomber la tension, alors que son conseiller militaire (George C. Scott) fait de son mieux pour dissimuler son dégoût envers les communistes. Le Dr. Folamour, un ancien Nazi devenu conseiller politique (oui, encore Peter Sellers), fera une révélation qui aura l’effet d’une bombe dans la salle d’opération. Pendant ce temps, les bombardiers se rapprochent de plus en plus de leurs cibles. 

Nommé quatre fois aux Oscars (le plus grand nombre de nominations de la carrière de Kubrick) et figurant sur à peu près toutes les listes des meilleurs films de tous les temps, DR. FOLAMOUR est réellement un des plus grands classiques du cinéma. Son commentaire politique cinglant est tout aussi pertinent aujourd’hui, alors que les forces militaires mondiales sont de plus en plus menaçantes et que le nombre de personnes qui ont le pouvoir de déclencher une guerre nucléaire augmente.

(source : Cinéclub Film Society)