ENTREVUE AVEC EMMANUEL KLOTZ & ISMAEL SY
SAVANÉ
Vendredi 24 Juillet 2009
Par Mathieu Li-Goyette
Membre de l'équipe Lascars depuis les tout débuts,
Ismael « Izm » Sy Savané était avec Emmanuel
Klotz, co-réalisateur du premier long-métrage de la série.
Décontractés et bien sympathiques, ils ont eu le temps
de nous accorder un entretien exhaustif sur la genèse du projet
jusqu'à la transition de courts sketchs au long-métrage.
Du vidéo-clip au cinéma, voici le compte-rendu de l'équipe
Lascars en commençant par la consécration nord-américaine
lors de la 13e édition du festival Fantasia.
Izm: On est content, je veux dire, on a vu la réaction
de la salle. C'est vrai qu'on était un peu anxieux quand même.
C'est la première fois qu'on le présente à l'étranger,
même si c'est un truc pour copains, mais il reste que c'est de
l'autre côté de l'Atlantique, c'est l'Amérique ici
quand même! Tu vois ce que je veux dire. On était un peu
anxieux, ouais. Les bras dans les airs, les « Ahhs », ça
été une très bonne salle hier soir. Le public Fantasia,
il est assez exceptionnel.
Pano: Et ailleurs, les réactions?
Izm: C'est à dire que les plus gros trucs que
j'aie vu, avant Fantasia, c'était Paris et notre repère
de maximum, c'était vers Paris-Marseille grosso modo. Ça,
c'était chaud, c'est-à-dire Paris-Marseille, c'était
en 93, c'était bien chaud. Alors, notre record, c'était
ça. Mais c'est vrai que là, c'était équivalent,
sinon supérieur à Paris, voilà. Mais c'est vrai,
en général, on a l'habitude quand même que le film
soit bien accueilli.
Klotz: Oui, c'est une belle surprise. Enfin, une belle
surprise, c'est quelque chose à quoi on ne s'attend pas. Ça
reste un public. Et finalement, il marche sur eux. Effectivement, les
gens de Cannes, c'était plutôt des producteurs, des journalistes,
des trucs comme ça. Il y a une autre culture aussi, c'est quand
même outre-atlantique par rapport à chez nous, donc c'est
une culture qui est assez différente et un bon accueil aussi,
les gens rigolent aux mêmes endroits. C'était assez unanime.
Pano: Justement, je me demandais pour faire un bref
topo du début, quand Lascars a commencé (et pour
vous ça fait treize ans) et comment vous avez fini avec les capsules
à vous rendre jusqu'à la semaine de la critique à
Cannes?
Izm: C'est long! Comme tu as dit, on a commencé
il y a treize ans, avec une bande de créateurs, on est tous une
bande de potes. C'est El Diablo, Alexis, les deux qui s'occupaient des
scénarios, un autre qui s'occupait du décor, à
l'arrière, Numéro 6 et Laurent Nicholas, qui faisaient
la réalisation et les personnages (c'est d'ailleurs toujours
Laurent Nicholas qui fait la même chose), Lucien Papalou, qui
s'occupait de la musique avec moi-même, un autre qui a réalisé
la deuxième saison. Voilà. À la base, c'était
ça.
Klotz: C'est comme on avait dit, ça va pas être
court.
Izm: Voilà, c'est que, nous, on le présente
là, mais Lascars, c'est beaucoup de gens. Nous, on est
un petit peu les ambassadeurs, les représentants, mais c'est
vrai qu'on est obligé de parler de tout le monde parce que c'est
pas une ou deux personnes qui peuvent faire Lascars, c'est
vraiment l'association de différents talents et c'est pourquoi
à chaque fois on répète les noms de tout le monde.
C'est impossible d'arriver ici et de faire « Ouais, Lascars,
c'est moi. C'est pas nous qui avons tout fait, c'est sûr, mais
c'est vachement mieux avec mon talent. » C'est vraiment un travail
d'équipe. Maintenant c'est vrai qu'à la base c'était
des capsules d'une minute, avec un producteur qui nous avait fait confiance
là-dessus, avec dès le début quand même le
lointain rêve de pouvoir faire un autre. Là-dessus, la
série est passée sur Canal, elle a eu un petit succès
sur Canal, mais c'est surtout le Net et la téléphonie
mobile qui ont vraiment animé le super succès qui a commencé
à être plus ou moins connu et puis ça a été
vendu à l'étranger. Et Mille-images, qui a récupéré
le projet. On avait décidé, il y a à peu près
six ans, de faire un 26 minutes... qui a été annulé.
En fin de compte, on a lancé le long-métrage qui est en
écriture depuis à peu près 5 ans et on a rencontré
Albert Lazaro et Manu Klotz qui sont les réalisateurs. C'est
à partir du moment où on s'est rencontré que le
film a commencé à vraiment prendre. Un projet, c'est donc
qu'on a bossé ensemble depuis quatre ans.
Pano: Une première aventure dans l'animation
de long-métrage?
Klotz: C'est le premier film de tout le monde.
Izm: C'est vraiment le premier film de tout le monde.
Mais eux, ils sortent des Gobelins, ils ont fait beaucoup de
séries à deux et ils ont dix ans de boulot derrière
eux dans l'animation. Puisque nous, c'était pour la télé,
il nous fallait des gens très très forts. On a eu la chance
de bosser avec des gens talentueux, mes potes étaient talentueux
et il les fallait pour réaliser ce film. Voilà, eux ils
ont contacté Manu, ils ont présenté leur boulot,
ils avaient fait des trucs supers. Ils avaient besoin de passer à
l'étape d'après. Eux aussi, dans leur boulot, ça
leur donnait l'occasion de monter aussi, d'avoir de plus gros challenges
parce que c'était le premier film. Et après, pour monter
le film, il va t'expliquer mieux que moi comment ça s'est fait.
Pano: Je me demandais justement, l'un des gros défis
du film, c'était de passer de une minute à presque au-dessus
de 100 minutes, si je ne me trompe pas.
Klotz: Oui, il y avait plein de défis. Il y
avait ça, il y a le fait que c'était le premier film pour
tout le monde, il y a que c'était un film qui était unique
et donc qui avait du mal à trouver son financement aussi. Bon,
ça a été un pari de beaucoup de choses, ce film-là,
un pari réussi au final. Mais, tout était là, il
y avait toutes les difficultés finalement, qu'on pouvait rencontrer
sur le montage de ce film. Ce film, c'est un OVNI, c'est vraiment un
film unique. C'est une comédie d'animation pour ado-adulte, sur
la banlieue. Bon, c'est un film unique et la façon dont ça
s'est fait est tout aussi unique. Les gens qui ont participé
au film, on les connaît bien, les producteurs, les techniciens,
les artistes, c'était une première en plein de choses.
EMMANUEL KLOTZ
Pano: Est-ce qu'il y a des personnages des capsules
qui reviennent soit pour des grands rôles ou des caméos?
Izm: Oui. Tous les personnages ou la plupart des personnages
qui apparaissent dans Marseille, beaucoup de personnages qu'on retrouve
dans le film, et c'est les aficionados qui peuvent les repérer,
Tony Merguez ou José Frélate, qui apparaissent. Tony Merguez,
il était dans la saison 1, celui qui était dans le métro,
qui se faisait recaler, mais c'était des personnages qui n'avaient
pas plus d'importance que d'autres personnages dans la série.
Donc, on a décidé de prendre le visuel d'une dizaine de
ceux-là et de créer des vrais personnages.
Klotz: Dans les personnages secondaires aussi, il y
en a...
Izm: Il faudrait connaître un petit peu la série
pour voir. On ne voulait pas non plus faire un film où il y ait
besoin de connaître la série pour apprécier, c'était
ça aussi. On voulait que les gens qui connaissent la série
se retrouvent dans le film, mais on voulait aussi que les gens qui ne
connaissent pas la série ne soient pas handicapés et puissent
apprécier le film comme n'importe qui. Voilà, c'était
ça un petit peu le challenge.
Pano: J'ai remarqué quelque chose qui devait
être impossible à faire dans les capsules d'une minute.
Par exemple, il y a une séquence où, pour faire des retours
dans le temps, pour montrer l'évolution de tous les personnages
de leur côté, il y a une séquence de vidéo-clip
de 2 minutes où il y a seulement de la musique. C'est un procédé
qui est cinématographique.
Izm: Justement, c'est cinématographique, parce
qu'on voulait faire un film. C'est-à-dire, pour faire un film,
il faut une vraie histoire, il faut un rythme, il faut des respirations,
il faut une évolution, voilà, on voulait faire un vrai
film cinématographique.
Klotz: La difficulté, effectivement, c'est que
c'est un film multi-intrigues, plusieurs personnages, plusieurs histoires,
qui se croisent, il y a une histoire majeure évidemment. En animation,
on ne peut pas avoir de pertes. On doit fabriquer que l'utile. On peut
pas, comme en live, prendre beaucoup de rush, et au final monter
un film qui soit réglé, mais on a tourné quatre
cents heures en plus. Ou même écrit une heure en plus qu'on
a tourné et qu'au final, on coupe, on arrange. Enfin, un procédé
normal, de film normal, nous, on a plus la chance de cette manière-là
quand on filme comme un film normal. Et en ça, il y a beaucoup
de choses qui ont été écrites, beaucoup de choses
qu'on a stocké, comme les voix pour l'animatrique.
Izm: Comme procédé, on enregistre les
voix avant de faire l'animation. L'animation est faite par rapport aux
voix. C'est-à-dire que c'est comme quand on enregistre des sketchs
rapides. Quand il parle d'animatrique, en fin de compte, c'est le storyboard,
et l'animatrique, c'est les voix qu'on a enregistrées, taillées,
collées aux images du storyboard, comme à une
diapo. Ça donne une idée du film, en moche, mais ça
te donne toute une idée du film, à son rythme.
Klotz: Tu vois le film du début à la
fin.
Izm: Et ça te permet de vraiment travailler,
songer, comme si c'était un montage, que t'ais enregistré
des voix ou pas.
Klotz: Et comme le croquis ça coûte pas
cher, enfin, ça coûte moins cher que de faire de l'animation,
on en a fait énormément, parce qu'on a fait plein de séquences
en plus, et au final, on a coupé. C'est comme si on se retrouvait
devant un banc de montage, en live, sauf qu'on est devant des
dessins fixes. Ça nous a permis de vraiment le monter comme un
film live. Une fois qu'on a fait ce montage final, on a fait
des scènes, on en a réécrites, on l'a arrangé,
là, on a envoyé ça à l'animation. Et finalement,
c'est vrai que c'est un procédé qui fait ressembler le
film à un film live dans sa construction puisque c'est
très difficile d'écrire un film multi-intrigues et d'avoir
exactement ce qui a été écrit à l'écran.
Ça passe par un processus visuel, de montage, et d'habitude le
film d'animation, c'est plus : c'est écrit, ensuite c'est storyboardé,
et puis on l'anime. Et ce qui est storyboardé, c'est
ce qui a été écrit. Alors, en l'occurrence, il
fallait qu'on puisse créer du rush, pendant beaucoup
de choses pour pouvoir avoir un film qui soit dynamique, qui donne cet
air de film d'animation, mais, comme tu l'as dit, sur cette séquence,
avec des procédés qui proviennent du film live.
Izm: Dans les dialogues, on a voulu faire ça
avec quelques trucs qui sont un peu extravagants, des poursuites, des
trucs comme ça, vite fait. C'est vrai qu'il y a un côté
qu'on aurait presque pu faire en film de prise de vue réelle.
Ce que je veux dire, c'est qu'il y a un tracé qui a un côté
très réaliste. Nous, ce qui nous a beaucoup plu, c'est
que c'est réalisé comme un vrai film. C'était tout
décidé d'avance.
Klotz: Un vrai film, avec un style, qui est un petit
peu particulier. Des persos un peu dégingandés, ils sont
filmés de manière réaliste, mais ce sont des personnages
qui sont un peu cartoonesques, ce qui crée un étalage.
Pano: Il y a d'ailleurs une question très intéressante
de matériaux dans le film. Dans le sens que, d'habitude, dans
les films d'animation, on a tendance à retrouver des personnages,
au premier plan, un décor, qui est fixe, dessiné, par
exemple au pastel, avec une texture. Dans le film Lascars,
on a l'impression que le décor, les voitures aussi, étaient
en 3D. Ils donnaient vraiment une dynamique intéressante au film,
même dans les moments de respiration, où il y avait moins
de mouvement, mais toujours une espèce d'énergie qui était
véhiculée dans le film. Est-ce qu'il y a avait aussi du
3D dans les capsules?
Izm: Non. Non, on ne pouvait pas se permettre. C'était
autre chose. C'est justement notre thème, de passer le challenge
du long-métrage visuellement, de monter la barre encore plus
haut. Il fallait avoir des artistes qui avaient envie que le projet
avance et aussi, qui étaient contents de travailler sur un projet
d'animation un peu différent des autres, parce que dans la carrière
de quelqu'un qui bosse dans l'animation, bosser sur un film comme Lascars,
c'est rare. Lascars, c'est encore différent, parce que
c'est éclaté. Ils avaient conscience du challenge, que
tout le monde était attendu au tournant, qu'il fallait pas se
planter, et ils avaient en plus envi de vraiment marquer le septième
art artistiquement au maximum. C'est pour ça qu'on a des décors,
un visuel plus convaincu, plus beau. C'est vrai que tout ce qui était
visuel, c'est des trucs que j'ai découvert vraiment plus tard.
Quand j'ai vu le film en entier pour la première fois, waouw!
Le métro, tout ça. Visuellement, nous, les auteurs, ça
nous a beaucoup plu.
ISMAEL SY SAVANÉ
Klotz: Mais ces gens motivés, c'est passé
finalement partout sur le film. Tout le monde, les comédiens
aussi, c'était quelque chose de nouveau pour eux. Ce produit,
c'était un OVNI et ils ont fait un effort aussi. Financier, c'est
pas les mêmes cachets qu'ils font d'habitude. Vraiment, ce film,
c'était l'histoire d'une addition de personnes qui voulaient
vraiment voir ce produit exister et qui ont tous mis des efforts, que
ce soit les artistes, les techniciens, les financiers aussi. Il y avait
certains risques au niveau de la confiance, certains ont tellement voulu
voir ce produit exister qu'ils n'ont pas fait dans la méthode
habituelle où il leur fallait un scénario validé
et d'autres, etc.. Non, à un certain moment, c'est des gens qui
ont su faire confiance parce que sinon le film ne se serait pas fait
s'ils n'étaient pas venus au moment où il fallait. Donc,
ça a été vraiment une histoire d'addition de tous
les gens qui ont participé à ce film, qui ont fait des
efforts, qui avaient une vraie volonté de voir ce film exister.
On pense qu'au final, c'est quelque chose qui se sent dans le film,
que ça a été fait par des gens qui ont tout donné
pour qu'il existe et ça, à tous les niveaux. On est fier
et ça a contribué, on pense, à la vibe,
à la qualité, on le ressent.
Izm: Déjà, la démarche de faire
Lascars a un côté politique. Le fait de vouloir
parler de cette population, de ce genre d'histoire, tout ça,
la démarche, il y a une espèce de revendication là-dedans.
Maintenant, c'est vrai qu'on est pas là non plus pour faire :
«Hey, Yo, égalité...», on pense que
c'est pas comme ça qu'on fera entendre les choses et puis, on
a une confiance tout encore relative dans le pouvoir de l'art de faire
changer les choses. J'ai quelqu'un qui dit : « Oui, je vais écrire
faire cette chanson, pour changer... » Moi, personnellement, je
crois pas vraiment. Tu dis ce que t'as à dire et le monde évolue
comme il doit évoluer. Donc, on était pas là pour
faire « Ouais, non machin ». Le principe, c'est que nous,
le fait d'être là est un acte militant, le fait de faire
Lascars, de parler de ces histoires-là est un acte militant
et surtout existe, c'est une preuve que les choses changent en France
aussi.
Klotz: C'est militant dans le fait d'en parler positivement
pour la première fois.
Izm: Non, c'est pas... C'est vrai, mais nous, le militantisme,
pour nous, c'est naturel. Je veux dire, il y a plein de gens qui vivent
en banlieue. La majorité des gens qui vivent près de Paris
vivent en banlieue. La banlieue, c'est un endroit où... on dit
: «L'horreur, la banlieue, la banlieue! Ah, un drame, tous les...
je sais pas combien...» Il y a dix millions de fois plus de gens
qui s'embrassent que de gens qui se mettent des coups de poing, comme
dans tous les endroits du monde. La banlieue, c'est un endroit de vie
comme un autre où tu peux y traiter de tout genre d'histoire.
Et c'est vrai qu'en général c'est toujours le même
genre, des crises, c'est dur, « On nous accepte pas! »,
«Ah, c'est difficile!». Oui, mais c'est pas que ça,
il y a des gens qui rigolent. Moi, c'est ce qu'on sait faire. On parle
de la banlieue, c'est hip-hop, c'est rigolo, on passe un petit message,
mais l'air de rien.
Pano: Quelque chose qui m'a vraiment accroché
dans le film, c'est la comparaison avec un film de Bakshi, Fritz
the Cat qui n'est pas nécessairement impliqué politiquement,
activiste, mais plutôt politisé par l'existence même
du film. C'est un acte de protestation.
Izm: Grosso modo, pour nous, le truc d'avant, le repère
qu'on a avant, l'animation qu'on sait pas trop dans quoi placer, ça
parle d'histoires de rue, de trucs de hip hop dans les années
70, plus de libération sexuelle et toute la vague Woodstock.
Nous, c'est vrai que notre ancêtre, quand on regarde loin, c'est
Fritz the Cat. Et à la semaine de la critique à
Cannes, Fritz the Cat avait été sélectionné
et il n'y a pas eu de film d'animation sélectionné à
la semaine de la critique jusqu'à ce qu'on soit sélectionné.
D'ailleurs, ça a même été, pour eux une des
raisons qui les ont poussé à sélectionner le film
parce qu'ils se sont dit : « Ah, ça fait longtemps. ».
Ils ont trouvé quelque chose de la belle bête, mais c'est
marrant que tu fasses ce lien, parce que pour nous, Fritz the Cat,
c'est un film qui pose de l'âge, c'est une espèce d'OVNI,
qui reste dans le temps, irrévérencieux et irréel.
C'est tout à fait ça. Si tu nous mets dans ce truc-là,
on comprend.
Pano : J'ai aussi remarqué que les sous-titres
anglais ont été régionalisés pour que, disons,
si un New Yorkais l'avait vu, il aurait pu apprécier le film
aussi. Alors, est-ce qu'il va y avoir une distribution internationale
aux États-Unis ou dans des pays autres que les francophones?
Izm: On espère. Le truc c'est qu'à la
base, j'ai déjà aussi la version anglaise. Je traduis
avec un américain. Toute la première saison, on a fait
toute la version en anglais. La saison 1 de Lascars, on a une
version en anglais. Alors, on a traduit le script en anglais au cas
où on ferait une adaptation. C'est vrai qu'on voulait, comme
en français, le côté parlé authentique très
fort. On voulait que pour les Américains ce soit la même
chose. Alors, je traduis avec un Américain qui connaît
tous les petits trucs du slang, histoire d'être au point.
Alors que quelqu'un qui lise, malgré le visuel européen,
puisse se retrouver au moins par le langage. Au niveau de la distribution
américaine, le film est pas sorti après longtemps. On
est le 17 juillet. Alors, ça fait bientôt un mois qu'il
est sorti, le film fait son cours. À l'international, c'est encore
un autre marché. Pour nous, la prochaine étape en plus,
c'est de faire une version anglaise. Une version anglaise va être
beaucoup plus vue qu'une version française, puisque bon, les
francophones sont malheureusement minoritaires. Donc, on sait qu'une
version anglophone risque d'être beaucoup plus vue. Donc, c'est
vrai qu'on aimerait bien, mais au niveau business c'est un peu trop
tôt encore.
Pano: Dernière question. Est-ce que vous prévoyez
faire une autre saison, ou un autre long-métrage ?
Izm: On espère.
Pano: Partir un autre projet?
Izm: On espère. L'envie est là, on espère
beaucoup. Maintenant, c'est plus des raisons économiques qu'autres
choses. Une animation, ça coûte cher. Donc, ça va
dépendre du bruit que le film va faire et de sa portée.
Mais nous, on a des idées de pitch, on a une grande
envie de le faire, même si on sait qu'il y a beaucoup de boulot
derrière. Pour l'instant, l'envie est là, mais on peut
pas en dire plus.
Retranscription: Émile Plourde-Lavoie