A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

SPEED DEMON (2003)
David DeCoteau

Par Louis-Jérôme Cloutier

Aimeriez-vous rire? Vous n’arrivez pas à trouver une comédie qui vous intéresse? Pourquoi ne pas écouter un navet! Speed Demon est précisément ce qu’il vous faut. Ce film est tellement risible qu’il en devient extraordinairement amusant. Mais par où commencer la longue liste des défauts?

D’abord, la distribution semble être tout droit sortie de l’univers de la porno américaine. Non seulement les acteurs sont absolument incapables de jouer, mais leur apparence est tout bonnement ridicule. Les hommes sont torses nus durant la majeure partie du film, et souvent en sous-vêtement! En effet, l’une des scènes «clés» de Speed Demon implique la «purification» d’un personnage. Ce rituel consiste à se faire verser du sang sur le torse en ne portant qu’un sous-vêtement Tommy Hilfiger et des bottes de construction. Pendant ce temps, deux autres personnages massent la personne qui se fait «purifier» et le tout passe à un cheveu de se transformer en orgie d’homosexuels musclés. Mais bien sûr, Speed Demon contient une histoire, mais elle est presque impossible à décrire. Le titre du film réfère à une médaille particulièrement laide qu’un personnage doit écraser de toutes ses forces dans sa main afin d’invoquer un «Speed Demon». Deux clans se disputent le contrôle des deux médaillons. Le tout est réglé de façon plutôt simple: les membres du clan A se font «purifier» à tour de rôle et finissent écrasés sous les roues d’une auto du groupe B. Passionant n’est-ce pas ? Est-il nécessaire de mentionner que tout cela est horriblement mal filmé? Il serait franchement intéressant de discuter avec le réalisateur afin de découvrir comment un homme peut maitriser une caméra d’une aussi mauvaise façon ou avoir aussi peu d’imagination. Peut-être serait-il plus judicieux de rencontrer le producteur afin de comprendre comment il a pu financer ce projet en croyant que ce serait une bonne idée.

Parlons musique puisque la trame sonore de Speed Demon occupe une grande place dans l’action. En fait, il y a constamment trois ou quatre pièces de heavy métal qui jouent en boucle pendant la durée du film. Le volume de la musique baisse lorsque les personnages parlent et reprend de plus belle par la suite. Mais le plus horrible est que jamais une seule fois dans le film la musique convient aux images contribuant à augmenter de façon significative la médiocrité de cette production. Et si ce n’était pas assez, ajoutons que le film se déroule sans arrêt dans les mêmes décors que l’on recycle à chaque scène. Même le montage est risible, particulièrement lorsque l’on tente de créer des scènes de poursuite automobiles. Les quelques effets spéciaux et cascades sont également absolument pitoyables. Cependant, Speed Demon possède bel et bien une qualité: ce film est absolument hilarant. Surpassant aisément la plupart des comédies, cette production assure le fou rire à n’importe qui. Mais tout être humain moindrement intelligent ne pourra apprécier ce film pour ce qu’il tente d’être. Tout est tellement ridicule que le visionnement en est presque pénible, particulièrement lorsque le film devient tellement mauvais qu’il n’arrive même plus à faire rire. Dois-je mentionner que les dialogues sont foncièrement dérisoires?

Bref, Ed Wood n’a qu’à bien se tenir. Speed Demon s’inscrit dans une classe bien à part. Oubliez les navets que l’on voit sur grands écrans: oubliez Battlefield Earth ou Jason X, Speed Demon est un summum de médiocrité rarement égalé. Tout de même, il est fortement conseillé de visionner le film, ne serait-ce que pour rire un grand coup devant la bêtise humaine ou pour simplement mieux apprécier le plus horrible des blockbusters hollywoodiens. Vous ne savez pas ce qu’est un mauvais film tant que vous n’avez pas vu Speed Demon.




Version française : À la vitesse du diable
Scénario : Matthew Jason Walsh
Distribution : Collin Stark, Mark Ian Miller, Candace Moon
Durée : 85 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 12 Octobre 2004