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SNATCH. (2000)
Guy Ritchie

Par Louis-Jérôme Cloutier

Après Lock, Stock And Two Smoking Barrels, Guy Ritchie récidive avec un film dans la même veine: Snatch. Jouissant d’un budget de plus grande envergure et d’acteurs de plus haut calibre, Ritchie a entrepris l’écriture et le tournage d’une sorte de remake de son précédent film tellement les ressemblances sont nombreuses : la violence est toujours omniprésente, les dialogues mémorables, la structure particulière et la réalisation aux tendances vidéo-clip. Ce qui difère cette fois-ci, c’est que le film est légèrement plus humoristique que le précédent. Rarement on tombe dans le sérieux, les personnages sont tous farfelus et dessinés à gros traits. Alors qu’on pouvait l’imaginer comme un Tarantino avec son premier, Ritchie nous apparait de plus en plus comme un réalisateur possédant sa propre façon de faire les choses. Heureusement, le résultat est à la hauteur des attentes, Snatch réserve beaucoup de plaisirs.

Dès que l’on pense à l’histoire, le virage davantage humoristique apparait. Il s’agit en fait de chassés-croisés entre deux histoires, dont celle de Turkish et son partenaire, gérants de boxe underground et celle d’un diamant que plusieurs personnes cherchent à s’accaparer avec maladresse. Donc, comme pour Lock, Stock and Two Smoking Barrels, les diverses situations finissent par se rejoindre, non sans humour. L’exagération est présente à tous les niveaux, ce qui n’est pas sans déclencher le rire. Par exemple, un personnage s’appelant Boris The Blade peut recevoir plus de six balles et encore envoyer promener son meurtrier alors que le plan laisse supposer qu’il est mort. J’applaudis encore Ritchie pour avoir déniché autant de personnages secondaires aussi bien construits. Il y a en plus Bullet Tooth Tony qui rappelle avec plaisir Big Chris dans Lock, Stock and Two Smoking Barrels, en plus d’être joué par le même acteur. La caricature des criminels atteint des sommets comme avec ce chef de bande qui utilise des cochons afin de faire disparaitre des cadavres ou trois autres voleurs plutôt maladroits. Ritchie s’est d’ailleurs inspiré de divers faits vécus de maladresses commises par des brigands pour s’inspirer. Évidemment, le résultat est hilarant, bien que le style d’humour n’est pas pour plaire à tout le monde. Puisque plusieurs effets comiques sont dans un cadre violent, beaucoup trouveront l’exercice futile et vulgaire.

Encore une fois, les acteurs y sont pour beaucoup. Chacun apporte une touche particulière à son interprétation quasi mémorable. Brad Pitt qui tenait mordicus à participer au film offre sans doute la composition la plus notable du film. Dans un sens plus large, Snatch donne une impression de vouloir plaire à davantage de gens. On sort un peu du petit film indépendant pour tomber dans une production à grand budget. Heureusement, l’argent ne semble pas changer Ritchie outre mesure puisqu’il conserve toutes ses qualités et il sait où placer son argent afin d’améliorer la qualité de son film plutôt que d’en mettre plein la vue. L’argent au service du film et non le contraire. La musique est toujours aussi réussie comme pour Lock Stock and Two Smoking Barrels, bien que dans le jeu des comparaisons, on aimerait bien voir Tarantino choisir les pièces musicales.

Bref, Snatch possède toutes les qualités de Lock Stock and Two Smoking Barrels. Y a-t-il un film supérieur à l’autre? Pas vraiment, ce sera à vous de savoir lequel vous semble le meilleur, pour ma part, j’ai apprécié à valeur égale les deux films qui possèdent chacun leurs charmes et leurs qualités respectives. Drôle, violent, tordu et dans mes films cultes personnels.




Version française : Snatch.
Scénario : Guy Ritchie
Distribution : Jason Statham, Brad Pitt, Vinnie Jones, Benicio Del Toro, Dennis Farina
Durée : 104 minutes
Origine : Angleterre, États-Unis

Publiée le : 23 Novembre 2003