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SEABISCUIT (2003)
Gary Ross

Par Jean-François Vandeuren

Chaque année nous amène quelques films réussissant à faire leur place discrètement sur les palmarès parmi la liste imposante de films d’action et des quelques comédies populaires. Des divertissements faits de façon simple et calme visant à nous faire simplement passer du bon temps. Baptisés par les critiques américains comme étant des «feel good movies», cette classe de productions exploite le coeur même du principe des gens ordinaires venant à bout d’obstacles qu’ils croyaient insurmontables à travers une bonne dose de péripéties dans le but avoué de montrer l’être humain sous son meilleur jour. L’heureux élu de cette catégorie pour l’été 2003 fut sans contredit le Seabiscuit de Gary Ross. L’exploitation d’une formule classique surutilisée, mais rendu efficacement.

Ce long-métrage tourne autour du récit paraissant impossible et pourtant inspiré d’un fait bien réel d’un homme d’affaires cherchant à former une équipe pour entrer dans le jeu des courses de chevaux. Trois compagnons se joindront à lui, soit un entraineur de chevaux sortant des sentiers battus, un jockey un peu amoché et un cheval duquel on ne disait que du mal. Pourtant, leur parcours deviendra légendaire. Seabiscuit est donc un film plutôt typique dans la forme. On connait tous la chanson tellement Hollywood nous la fredonne doucement à l'oreille depuis des lustres. Probablement rien que vous n’ayez vu auparavant, mais il en ressort tout de même un film assez efficace dans ce qu’il essaie d’accomplir. C’est un de ces divertissements au traitement léger qui est parfois agréable de regarder et faisant abstraction de tous les films faussement tape à l’œil qui n’ont franchement plus rien à offrir si ce n’est que la même redondance d’action qu’une production similaire nous avait déjà proposée une ou deux semaines auparavant. Et c’est surtout le cas pendant la saison estivale. À l’opposée de cette formule, le cœur même de cette production tend plutôt vers un procédé modeste offrant une aventure rassurante et humaine qui établit tout de même un pont entre le bon gout et le cliché, élément plutôt rare dans bien des films de cette catégorie. Un autre point bien exploité au niveau du récit est l'introduction par le biais de photographies noir et blanc du contexte historique de l'époque: l’ère industrielle, la grande dépression, le changement de vision et d'attitude par rapport à la vie d'une société qui se relève tranquillement.

D'un point de vue plus technique, la réalisation de Gary Ross s’avère être très efficace lors de la mise en scène des courses de chevaux. À vrai dire, pour faire un parallèle, j’ai trouvé des millions de fois plus intéressant l’effet dégagé par ces courses que celui produit par celles mettant aux prises des voitures modifiées dans n’importe quel The Fast and the Furious ou autres divertissements vides du genre. On ressent beaucoup plus toute la stratégie mise en place: les ralentissements, les techniques d’attaques, la façon de gérer l’énergie et l’efficacité du cheval. Tout ces éléments sont bien présentés et, par le fait même, bien rendus à l’écran. Ici, Ross y introduit une belle composition de plans bien structurée qui fonctionne à merveille. On est donc à des années-lumières d’un film de Rob Cohen. Petit bémol toutefois pendant le côté plus dramatique du film où l’on remarque à quelques reprises une mise en scène plus classique à ce niveau. Néanmoins, le tout a de la classe. Une belle réussite malgré quelques accros mineurs.

Il ne faut donc pas s’attendre en visionnant Seabiscuit à voir une oeuvre qui va réinventer la roue, loin de là, mais on risque de ne pas s’ennuyer si on sait prendre une telle production à la légère. Dans cet ordre d’idées, le pari est gagné pour Ross. D'excellentes prestations d’acteurs, un visuel sobre et soigné racontant un récit typique d’une façon intelligente tout en réussissant habilement à contourner bon nombre de pièges et de clichés. Ne changera fort probablement pas votre vie, mais les quelques deux heures et demi que Gary Ross a à nous offrir en valent pleinement le détour. Simple et efficace.




Version française : Seabiscuit
Scénario : Gary Ross, Laura Hillenbrand (livre)
Distribution : Jeff Bridges, Tobey Maguire, Chris Cooper, Elizabeth Banks
Durée : 141 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 12 Octobre 2003