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THE PINK PANTHER (1963)
Blake Edwards

Par Frédéric Rochefort-Allie

Deux ingrédients expliquent à la base la création de la Panthère Rose. Bien que le personnage logo soit en lui-même un succès avec sa trame sonore au thème mémorable, c'est tout d'abord grâce au duo du réalisateur Blake Edwards et du génie de la comédie de Peter Sellers que ce film est devenu une oeuvre classique de la comédie. Même si la franchise a débuté dans les années 60, celle-ci se refuse encore de mourir, recherchant présentement, avec son remake de 2005, une nouvelle façon de recréer la magie de l'original. Une mission qui risque de mener à l'échec, car cette longue et plutôt inutile série de plus de dix films, concentre dans sa naissance tout ce qu'ont à offrir les aventures de l'inspecteur Clouseau.

Alors qu'on serait tenté de croire que la Panthère Rose existe par son incarnation du dessin animé, il s'agit en fait d'un diamant rarissime, dans lequel on peut y apercevoir le célèbre animal. L'inspecteur Clouseau (Peter Sellers) se charge donc de démasquer le plus célèbre voleur de pierres précieuses au monde (vous ne pensiez tout de même pas que nous allions vous en dévoiler l'identité) qui convoite la pierre précieuse, et ce à tout prix! Suite à une enquête approfondie, Clouseau découvre que le malfrat pourrait bien loger dans le même hôtel que lui!

Au départ, Pink Panther ne prétend pas réinventer la roue, ce n'est que l'occasion de rire un bon coup. Avec une histoire simple et peu de personnages, la direction du scénario de Blake Edwards est bien définie. Nous connaissons les suspects principaux, il ne nous reste qu'à découvrir le dénouement de l'enquête par Clouseau, et c'est là tout le plaisir de la Panthère Rose. Bien entendu, le ton est à l'absurde, et s'il est vrai que plusieurs gags ont plutôt mal vieilli depuis 1963, plusieurs d'entre eux demeurent tout aussi savoureux. On y trouve surtout une métaphore du couple en décomposition incroyablement bien ficelée, où chaque fois que l'inspecteur Clouseau détourne son regard de sa femme, cette dernière lui cache quelque chose. C'est probablement l'aspect le plus profond du film, le reste n'étant que pitreries après pitreries. Les gags sont la raison d'être non seulement pour le film en entier, mais pour chaque scène individuellement. Sans eux, le récit est si peu travaillé qu'il est difficile d'y dégager une véritable histoire. Tout est une excuse à l'humour, avec une teinte d'exotisme au passage pour divertir.

L'absence de Dreyfuss le paranoïaque et de Cato le domestique violent des suites pousse le spectateur, heureusement, à se concentrer sur le seul personnage véritablement pertinent, Clouseau. Pour le porter, Peter Sellers agit à perfection. À la base, l'acteur était beaucoup plus vocal que physique, et c'est avec la collaboration avec Blake Edwards qu'il est devenu le pendant «Keatonesque» d'Hercule Poirot. Il fait le pont entre ses talents d'origine et ceux acquis lors du tournage de ce film pour offrir un personnage très consistant dans son contenant, alors que le scénario est plutôt pauvre au contenu. Le seul problème avec l'inspecteur Clouseau, c'est qu'il ne demeure qu'une caricature. Que très peu d'informations nous sont transmises à son sujet, autre qu'il est marié et qu'il joue du violon. C'est un peu problématique. Claudia Cardinale, l'actrice la plus sérieuse par formation de toute cette distribution d'acteurs, dégage aussi le sex-appeal recherché chez le personnage, mais elle n'exerce pas d'autre fonction. C'est pourquoi toute l'attention est portée sur Sellers. Personne ne rivalise sa présence à l'écran.

Ni révolutionnaire, ni profondément marquant, Pink Panther reste toujours un maillon important de la filmographie de Peter Sellers par sa performance extraordinaire, qui dans l'imaginaire collectif demeurera cet inspecteur Clouseau au traditionnel trench-coat. Père illégitime d'Austin Powers, l'héritage qu'aura laissé le film de Blake Edwards vaut à tout le moins le coup d'oeil, ne serait-ce que pour sa représentation théâtrale et savoureuse de la vie de couple ou pour voir Clouseau mener l'enquête de façon cocasse.




Version française : La Panthère Rose
Scénario : Maurice Richlin, Blake Edwards
Distribution : Peter Sellers, David Niven, Robert Wagner, Capucine
Durée : 113 minutes
Origine : Angleterre, États-Unis

Publiée le : 11 Juin 2005