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A NIGHTMARE ON ELM STREET 4: THE DREAM MASTER (1988)
Renny Harlin

Par Alexandre Fontaine Rousseau

Lorsqu'une série de films d'horreur à succès a atteint le stade du quatrième volet, la médiocrité s'est confortablement installée aux commandes et la vraie descente aux enfers peut commencer. L'heure de la déchéance a sonné pour Freddy Krueger et The Dream Master annonce le début de la fin pour le croque-mitaine le plus célèbre des années 80. Ce n'est pas la réalisation maniérée de Renny Harlin qui est à blâmer pour l'échec lamentable de cette troisième suite aux aventures du plus méchant des bonhommes sept heure, quoique sa minable direction d'acteur soit en partie responsable du climat de médiocrité qui émane de l'ensemble. En fait, c'est le sort réservé à ce pauvre vieux Freddy qui rend le produit final complètement risible. Devenu vedette du cinéma d'horreur, Krueger Superstar effectue ici un autre tour de piste pour épater la galerie.

Mais alors que la simple idée qu'un spectre malfaisant puisse transformer nos cauchemars en réalité devrait être assez pour nous empêcher de dormir quelques nuits, les scénaristes misent ici sur les piètres pitreries du singe défiguré pour nous faire rire. La stratégie semble avoir amusé le public en 1988, car The Dream Master est le film de la série des Nightmare On Elm Street à avoir amassé le plus d'argent au box-office américain. Il faut bien admettre qu'à défaut d'être très convaincante, cette direction humoristique a l'avantage marqué d'être plus divertissante que les élans mélodramatique de l'insoutenable Freddy's Revenge en 1985 ne l'étaient. Voilà le genre d'argument tiède que l'on pourra utiliser pour défendre sans succès le film de Harlin.

Kristen, Kincaid et Joey tentent de retrouver une vie normale après leur séjour dans un hôpital psychiatrique à la conclusion duquel ils croyaient avoir vaincu une bonne fois pour toute le dangereux revenant aux griffes d'argent. Mais tout le monde sait que l'expression "une bonne fois pour toute" devrait être rayée du dictionnaire du slasher. C'est donc sans grande surprise qu'un chien à l'urine incendiaire déterre le roi des rêves pour que se poursuive le massacre entamé trois films plus tôt. Bien entendu, une quantité remarquable d'adolescents idiots périra dans l'heure et demie à suivre...

Au niveau des effets spéciaux et de l'inventivité des séquences de rêves, The Dream Master n'est pas le pire cru de la franchise. C'est de toute évidence le département artistique qui s'est démené de façon admirable pour tirer un peu de jus d'un scénario pitoyable signé Brian Helgeland - pourtant associé plus tard dans sa carrière à quelques projets fort respectables tels que L.A. Confidential et Mystic River -, et Scott Pierce, un pseudonyme utilisé ici par le scénariste de Pitch Black pour masquer sa contribution à ce projet. Les concepts bizarres et inexpliqués, tels que la capacité qu'a l'héroïne Alice de collecter l'énergie des victimes de Freddy, sont légion. Bien sûr, on n'écoute pas ce genre de films pour savourer un scénario en béton armé mais c'est tout de même ce genre de petits détails qui comptent.

Or, les scénaristes étaient trop occupés à dénicher de mauvaises blagues à faire réciter à un Robert Englund de plus en plus caricatural pour prévoir que quelques spectateurs feraient attention à la logique de cette histoire abracadabrante et mal embobinée. Toute la séquence finale est particulièrement risible, de la préparation d'Alice pour le combat sanguinaire à venir à la boucle narrative de laquelle elle est prisonnière. Faut-il vraiment mentionner la pizza aux âmes damnées?

Bref, The Dream Master est un autre pas dans la mauvaise direction pour le moins craint des meurtriers en série. Moins ennuyant mais définitivement plus mauvais que Freddy's Revenge, The Dream Master respire la commande bâclée à tous les niveaux en plus de briller par sa direction photo particulièrement affreuse. Les producteurs auraient pu offrir des vacances à ce pauvre Freddy. On voit bien que c'est tout ce dont il rêve lorsqu'il enfile ses lunettes de soleil. Mais l'appât du gain le ramènera en service pour encore trois suites. Oh non mes amis, le cauchemar est loin d'être fini...




Version française : Freddy 4 : Le Cauchemar de Freddy
Scénario : Brian Helgeland, Scott Pierce
Distribution : Robert Englund, Tuesday Knight, Ken Sagoes, Rodney Eastman
Durée : 99 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 7 Janvier 2006