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THE MATRIX REVOLUTIONS (2003)
Andy Wachowski
Larry Wachowski

Par Jean-François Vandeuren

Rarement nous aurons vu dans le cinéma contemporain une série aussi bien conçue et originale au niveau de la science-fiction que l’incroyable saga The Matrix. Ces deux frangins ne pouvaient pas se douter qu’ils créeraient une véritable révolution en seulement trois films. The Matrix Revolutions se veut l’aboutissement phénoménale d’une série culte qui aura su remanier le genre d’une façon extraordinaire pour offrir à son audience une œuvre à l’esthétique inégalée. Voilà ce que le producteur Joel Silver dirait pour présenter sa source la plus prolifique pour remplir sa tirelire. Voyons maintenant ce qu’il en est réellement. Est-il seulement nécessaire de resouligner que comme pour The Matrix Reloaded, on est encore extrêmement loin de la révolution tant annoncée?

À nouveau confortablement assis dans une salle de cinéma six mois après le précédent opus, cette fresque finale débute exactement où Reloaded se termine. À l’approche d’un affrontement décisif entre les humains libérés et les machines, chacun des personnages déjà connus de la série tente de faire ce qu’il croit être nécessaire pour sauver Zion et rebâtir un équilibre.

Ce qui est inévitable également, c’est la comparaison entre ce troisième volet et The Matrix Reloaded. Heureusement pour nous, The Matrix Revolutions réussit à surpasser son prédécesseur d’une bonne tête. Un film tout de même pas parfait, très loin de là, mais qui au moins réussit à se tenir debout par lui-même. Ceci est surtout attribuable au fait que cette fois-ci, il y a beaucoup plus de matière, les événements qui s’enchaînent ont plus de sens et sont beaucoup mieux gérés. Peut-être un bémol par rapport à cette caractéristique : si on suit moindrement le film attentivement, on est en mesure de deviner une bonne partie de l’équation finale après le premier quart. On reste loin de l’original, mais on se débrouille comme on peut. Il faut aussi souligner que les trente premières minutes, en plus d’être carrément inutiles, se révèlent être une copie condensée de plusieurs éléments du premier : l’affrontement au ralenti dans un hall aux colonnes dominantes où Trinity répète les mêmes mouvements déjà classiques, etc. Un point qui fait plutôt mal débuter un film, déjà que de réellement se resituer dans le récit prend plusieurs minutes.

Au niveau du contenu, l’accent est surtout mis sur la métaphore religieuse englobant les idées de la foi, du sauveur, de l’équilibre entre deux contraires, etc. Le problème est que l’accent est trop surligné au marqueur noir. Entendre le mot choix dix fois en l’espace d’un dialogue a de quoi à sérieusement agacer. Sur ce point, l’écriture est passable : le film connaît ses moments forts en dialogues, mais on tente encore de dérouter le spectateur avec ce qui est pourtant si simple. Mais soit, après qu’on nous ait exposés de quoi il en retourne sur ce point, on se dirige vers ce sur quoi le film tient en totalité : l’affrontement final. La voilà la guerre entre les humains et les machines! Cet aspect a de quoi à nous rappeler à beaucoup d’égards, surtout au niveau de la structure, une autre saga mythique : Star Wars. Aussi, pendant la guerre de Zion, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre un certain affrontement opposant rebelles à l’Étoile noire. Les effets spéciaux, il faut quand même en parler pour un tel film, sont bien dans l’ensemble, mais on répète certaines erreurs du passé où le sentiment d’artificiel se veut envahissant. Plein d’action spectaculaire (!), mais qui devient vite redondant à un certain point et encore une fois, ce n’est rien qu’on a pas déjà vu auparavant.

Au niveau de la mise en scène, rien de nouveau encore une fois. Les frères Wachowski ne font que répéter le traitement utilisé précédemment dans leur façon d’imager leur histoire. Par contre, certains éléments photographiques sont assez bien nantis, sur ce point c’est satisfaisant, surtout quand vient le temps de nous montrer le monde organique des machines et la bataille de Zion. Côté musical, l’électronique fut mis de côté quelque peu pour laisser place à une musique plus classique aux allures religieuses pour les circonstances.

Pour un épisode qui se veut être la conclusion d’une saga, The Matrix Revolutions laisse pourtant au passage beaucoup de trous vides. Un film moins prétentieux et plus complet dans l’ensemble que son prédécesseur direct, la fonction de divertissement se concentrant surtout sur l’action semble être mieux assumée. Un autre épisode qui vient nous rappeler, et confirmer par le fait même, que la série n’aurait pas dû en être une et que le tout se serait mieux terminé après un seul film. Souvent plus près du jeu vidéo que du long métrage. Divertissant certes, mais le charme du premier film n’y est définitivement plus.




Version française : La Matrice : Révolutions
Scénario : Andy Wachowski, Larry Wachowski
Distribution : Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Hugo Weaving
Durée : 128 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 7 Novembre 2003