A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

MATCHSTICK MEN (2003)
Ridley Scott

Par Louis-Jérôme Cloutier

Il y a de ça environ 4 ans, le nom de Ridley Scott était synonyme d’échec. Après avoir réalisé des films importants du cinéma américain comme Blade Runner ou Alien, il a vu disparaître peu à peu sa renommée. Comme quoi les choses peuvent être éphémères à Hollywood. N’oublions pas non plus que c’est le terrain parfait du american dream. C’est pourquoi Scott est né à nouveau de ses cendres tel un phénix. S’il n’a pas retrouvé tout le talent de l’époque, il reste un bon réalisateur. Matchstick Men s’annonce comme un mélange de Catch Me If You Can et de Ocean's Eleven avec un Nicolas Cage en Charlie Kaufman. Qu’en est-il vraiment ?

Escrocs professionnels, Roy (Cage) et son partenaire Frank (Rockwell) préparent l’un de leur plus gros coup. Mais au même moment, Roy doit commencer à consulter un psychologue et, de fil en aiguille, il renoue avec sa fille (Lohman) qu’il n’a jamais connue. Cependant, cette nouvelle venue viendra bouleverser la vie du duo et le coup qu’ils préparent. Comme cette prémisse l’indique, Matchstick Men est avant tout un film de personnages. En effet, l’attrait principal réside dans la façon dont ils ont été construit et comment ils interagissent entre eux. À ce chapitre, le personnage de Cage est absolument merveilleux. Il interprète avec merveille un névrosé bourré de tics et obsédé par toutes sortes de manies. De son côté, Rockwell nous sert une prestation dont il nous a habitués dans la plupart de ses rôles, c’est donc dire qu’il s’en sort bien. Alison Lohman, pour sa part, nous sert la surprise d’interpréter son personnage avec finesse et intelligence pour son premier grand rôle. Bref, si une seule chose peut justifier le visionnement de ce film, c’est bien la performance des acteurs et la richesse de leur personnage. Ils forment une chimie exemplaire et transmettent littéralement leur plaisir de l’écran vers le spectateur. Du côté du scénario, cette histoire rocambolesque et franchement drôle a de quoi faire sourire par son charme si simple.

Cependant, l’angle davantage dramatique vers la fin pourrait en rebuter plus d’un, surtout que le tout n’est pas vraiment efficace. Il faut dire que toute la trame change dramatiquement de ton pour passer à quelque chose de très sérieux alors que l’on nous avait habitués à tout ce qu’il y a de plus léger. Même si le scénario est très solide et justifie parfaitement ce changement d’attitude, il reste que cette transition se fait trop abruptement tout en tombant dans une morale un peu rose bonbon. J’ajouterais que certains éléments sont parfois très prévisibles, alors que d’autres déconcertent totalement. Aussi, on sent parfois une baisse de régime et d’idée de la part des scénaristes. Cela est tellement vrai que Scott descend également de rythme. Alors que l’on démarre sur les chapeaux de roue, il s’ensuit des longueurs et quelques moments un peu mous. Cependant, l’ensemble de la production contient un très beau visuel ainsi qu’une ambiance irrésistible baignant dans la musique des années 1950 et de Frank Sinatra. Les images sont élégantes, soignés et l’ensemble est fait avec talent et intelligence.

Drôle, enjoué, charmant et composé d’excellents personnages bien interprétés, Mathstick Men contient tous les ingrédients pour assurer un divertissement intelligent. Il se compare aisément, comme dit plus haut, à Catch Me If You Can sans atteindre la qualité de Ocean's Eleven. Tous pourront apprécier le travail effectué sur ce film et passeront un bon moment. Peut-être en aurait-il été autrement il y a quelques années, mais vu ce que 2003 nous a offert, on peut sans aucun doute affirmer que Matchstick Men se classe dans une catégorie supérieure. À voir avec plaisir.




Version française : Les Moins que rien
Scénario : Nicholas Griffin, Ted Griffin
Distribution : Nicolas Cage, Sam Rockwell, Alison Lohmann, Bruce McGill
Durée : 116 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 25 Septembre 2003