A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

THE JACKET (2005)
John Maybury

Par Louis-Jérôme Cloutier

En cette période relativement calme, on peut quand même encore espérer rencontrer au hasard dans les cinémas quelques films relativement intéressants valant le déplacement et l’investissement. Encore faudra-t-il d’abord trier sur les dizaines d’autres qui polluent, littéralement, les écrans. Constantine s’est avéré être la première production digne de mention en 2005, The Jacket pourrait bien être la seconde. Cet amalgame de 12 Monkeys, Vanilla Sky et Butterfly Effect n’est pas un film qui regorge d’inspiration et de réelle trouvaille. Mais pour ce qu’il est, on sort de cette ballade somme toute satisfait de l’application que l’on a faite d’idées déjà explorées.

Jack Straks est un vétéran de la guerre du Golfe ayant survécu de justesse à une balle en pleine tête. Confus et amnésique, il se retrouve quelques mois plus tard a errer au Vermont. Placé au mauvais endroit au mauvais moment, il est accusé de meurtre et se retrouve malgré lui enfermé dans une institution psychiatrique. Le médecin en charge possède une technique plutôt singulière pour guérir ses patients: il les place dans une camisole de force et les enferme dans un tiroir. Mais cette procédure amène Jack Starks à voyager dans le présent et dans le futur où il découvre que sa mort approche.

Tout comme dit précédemment, The Jacket pige à gauche et à droite des idées d’or et déjà vues au cinéma. D’ailleurs, une grande partie du film se déroulant dans un hôpital psychiatrique nous rappelant drôlement une scène de 12 Monkeys que l’on aurait étendu. Il faudrait par contre être de mauvaise foi pour condamner immédiatement le film pour cette unique raison, combien de films réellement originaux sont encore produits? Relativement peu. À tout le moins, on apprécie que The Jacket utilise à bon escient des recettes éprouvées offrant un cocktail satisfaisant de suspense et d’horreur sans jamais verser dans les excès. Donc, si on ne peut admirer le film pour son originalité, les scénaristes ont tout de même conçu un bon scénario, bien que handicapé par divers autres problèmes.

Entre autre, les premiers instants se déroulent à un rythme bien trop effréné, les personnages ne sont aucunement placés dans leur contexte, problématique inhérente à l’ensemble du film. Malgré sa durée plus que respectable, The Jacket ne semble que peu intéressé à développer ses personnages convenablement. Et par la suite, le film perd un peu en souffle pour finalement révéler ses meilleurs moments vers la fin. Autre dérangement, on laisse le spectateur dans le brouillard concernant plusieurs évènements clés se déroulant au début, évènement qui pourrait pourtant être expliqué sans gâcher le reste du récit. On pense notamment à la méthode employée pour «guérir» les patients. Au passage, quelques points nébuleux concernant le scénario font leur apparition sans vraiment agacer, tout comme pour certains illogismes, on évite de justesse de franchir la limite de l’inacceptable. Mais tout cela dépendra fortement de votre degré de tolérance.

John Maybury n’est pas un réalisateur très connu, il mériterait néanmoins de l’être davantage. Grâce à lui, The Jacket possède un très bon contenant, à défaut d’avoir tous les ingrédients dans le contenu sans être un profil type de «style over susbtance». À grand renfort d’effets percutants, Maybury s’offre un film lèché et visuellement intéressant qui nous rappelle parfois Gilliam ou Shyamalan. Les quelques effets numériques présents sont parfaitement utilisés pour représenter les voyages de Strax vers d’autres époques. De bonnes prestations d’acteurs complètent ce portrait. Adrian Brody est à la hauteur de son talent avec Keira Knightley pour le seconder. Les autres rôles secondaires sont également bien campés à défaut d’être bien développé.

Bref, The Jacket n’est peut-être pas la découverte du siècle, il s’agit néanmoins d’un suspense de science-fiction tout à fait honnête excellant à divers niveaux. John Maybury possède une bonne touche et les acteurs offrent tous des performances appréciables. Ceux dont le sujet passionne ne risquent pas d’être dérangés par le fait qu’il s’agisse d’idées déjà vues au cinéma, les inconditionnels de Terry Gilliam crieront peut-être au plagiat pur et simple. Mais si vous êtes en grande forme pour être facilement diverti, The Jacket pourrait être une bonne indication à l’heure actuelle. Cependant, on ne pourra en dire autant d’ici quelque temps avec ce film qui s’effacera rapidement de la mémoire collective. Rappelons surtout que tout cela a déjà été fait ailleurs, et potentiellement en mieux.




Version française : La Camisole de force
Scénario : Massy Tadjedin, Mark Rocco, Tom Bleecker
Distribution : Adrien Brody, Keira Knightley, Jennifer Jason Leigh
Durée : 102 minutes
Origine : États-Unis, Angleterre

Publiée le : 8 Mars 2005