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HAIRSPRAY (2007)
Adam Shankman

Par Nicolas Krief

Je déteste les comédies musicales. Malgré que je sois un gars sensible et émotif, ces films qui servent normalement à mettre une jolie actrice en valeur laissent mon cœur de glace. Mais comme pour chaque règle il y a une exception, la dernière comédie chantée que j’ai vu m’a étrangement séduite. Hairspray est d’abord et avant tout un blockbuster estival tout ce qu’il y a de plus classique; une grosse distribution pleine de vedette et un gros budget pour régler tous ces cachets d’acteurs. C’est aussi le remake d’un film écrit et réalisé par l’homme le plus étrange du cinéma indépendant, John Waters, et c’est très bon signe! Les scénaristes de la version 2007 de Hairspray ont truffé l’histoire de plusieurs blagues et sous-entendus tordus et cyniques, tous présents dans le film original. Il en résulte un remake certes très hollywoodien, mais plutôt fidèle à son prédécesseur au niveau humoristique; évidement d'une façon plus subtile, mais beaucoup moins dénonciatrice.

Une bonne comédie musicale, c'est d’abord de bonnes chansons. En fait, une bonne comédie musicale, c’est des bonnes chansons, et Hairspray en est rempli. La trame sonore du film, qui a probablement été vendue à plusieurs exemplaires cet été, est une version améliorée de celle de Grease et comporte des chansons qui remplaceront, on l’espère, les trop souvent entendues Summer Love et Your the one that I want. La chanson d’introduction du film, Good Morning Baltimore, interprétée par la nouvelle venue Nikky Blonsky, est particulièrement réjouissante à écouter au volant. Your Timeles to me, où John Travolta et Christopher Walken, la mère et le père du personnage principal Tracy, se donnent la réplique est le plus drôle et un des meilleurs moments du film. Les chorégraphies, signées par le réalisateur lui-même, sont si bien exécutées et mises en scène qu’on se croit littéralement sur Broadway.

Oui, le scénario est d’une accablante simplicité et on n'a pas inséré d'élément de réalisation qui aurait pu rendre le film plus intéressant au niveau cinématographique; le tout pour laisser place aux spectaculaires numéros musicaux. Mais Shankman aurait peut-être dû soigner sa mise en scène, car même si le film est bien rythmé, la caméra, souvent statique, veut tellement nous donner l’impression que nous sommes assis devant une scène que l’aspect «cinéma» du film a fini par être mis de côté. Ce n’est pas un défaut impardonnable, mais c’est dommage qu’on n’ait pas exploité un peu plus les possibilités qu’offre la caméra.

Hairspray ne serait probablement rien sans sa distribution. Tout d’abord John Travolta, en grosse femme timide, prend un malin plaisir à danser aux côtés de Christopher Walken et à retrouver le milieu de la comédie musicale qu’il avait quitté depuis un certain temps. Et pour notre plus grand plaisir, on retrouve le même Walken qui dansait avec bonheur dans un grand hôtel dans le vidéoclip de Fatboy Slim, Weapon of Choice. Le reste des comédiens et danseurs se débrouillent très bien, particulièrement Zac Efron et sa tête de jeune premier, ainsi que Nikky Blonsky, ex-vendeuse de crème glacée, fort impressionnante pour son premier rôle au cinéma.

Finalement, comme il est difficile d’être contre la vertu, je ne m’obstinerai pas à contredire les valeurs du film, car il véhicule, comme dans l’original, l’acceptation et l’intégration des différences, sans prôner la tolérance (qui, on le sait bien, est un autre terme pour signifier «racisme propre»). Les bons sont progressistes et ouverts d'esprit et les méchants sont conservateurs et xénophobes; cette formule hyper réchauffée est tout de même très efficace dans ce cas-ci. S’ajoutent au tout des caméos de l’équipe du premier film : Ricki Lake, la Tracy Turnblad originale, et le réalisateur du Hairspray de 1988 en exhibitionniste. Donc dans ensemble un film d'été qui livre pleinement la marchandise et qui, pour mon plus grand bonheur personnel, remplacera Grease dans l'imaginaire collectif, je l'espère.




Version française : Hairspray
Scénario : Leslie Dixon, John Waters (film original)
Distribution : John Travolta, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken, Nikki Blonsky
Durée : 117 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 3 Septembre 2007