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GODSEND (2004)
Nick Hamm

Par Louis-Jérôme Cloutier

Lorsque la date de sortie d’un film ne cesse d’être retardée, c’est rarement un bon signe. Bien sûr, il peut s’agir parfois d’une manoeuvre visant à trouver la meilleure niche possible au film afin qu’il puisse trouver son public. Mais plus souvent qu’autrement, cette tactique vise à laisser du temps à l’équipe derrière le film pour tourner de nouvelles scènes et apporter des modifications à un film raté et condamné d’avance à l’échec. C’est dans cette catégorie que se classe Godsend. D’abord prévu pour une sortie en mai 2003, c’est finalement en avril 2004 qu’il apparut sur les écrans. Le film se veut une histoire d’horreur, à tout le moins si l’on se base sur sa campagne publicitaire. Paul et Jessie forment un couple ennuyeux froid qui perd son jeune enfant de 8 ans, Adam. Contactés par le scientifique Richard Wells, ils acceptent de créer un clone afin de revivre le bonheur perdu. Cependant, à l’aube de son huitième anniversaire, le clone commence à avoir des frayeurs nocturnes et des visions troublantes.

Sur une base déjà exploitée, mais offrant néanmoins des possibilités, Godsend livre un produit de la plus haute médiocrité. Mais par où commencer? Peut-être par les points positifs? On peut dire que le doublage québécois est de bonne qualité. Passons maintenant aux très nombreux points négatifs. D’abord, les acteurs sont complètement nuls dont Rebecca Romijn-Stamos et Greg Kinnear qui forment sans aucun doute le pire couple jamais vu. La chimie entre les deux se classe dans l’ordre de zéro. Robert De Niro tente bien de sauver les meubles, mais même sa moue habituelle ne peut rescaper un personnage mal écrit, et ce n’est pas sa barbe qui arrive à cacher le tout! Le jeune jouant Adam, extrêmement mal dirigé, tente de faire de son mieux. Cependant, il n’apporte jamais la tension que le réalisateur désire.

En fait, ce dernier échoue lamentablement dans son entreprise de créer un film d’horreur. Bien sûr, il a réussi «l’exploit» de créer quelques scènes pouvant faire sursauter inutilement le public. Tout le reste est pitoyable : au lieu de vous cacher les yeux ou d’avoir les mains moites, vous risquez de rire à gorge déployée. Visiblement inspiré par Kubrick et Shyamalan, Nick Hamm ne fait que se ridiculiser lui-même. Il faut avouer que le scénario de Mark Bomback n’aide pas sa cause. Son récit est mal structuré, il manque d’originalité, il est prévisible et les dialogues sont pauvres. Petit jeu amusant : noter le nombre de fois que le nom de Richard est évoqué, calculatrice en main de préférence. Les dernières 20 minutes représentent parfaitement le film : bâclé et ridicule à souhait.

Étant en manque de synonymes de médiocrité, je me dois de conclure rapidement cette critique. Au cas ou cela ne serait pas encore suffisamment évident, sachez que Godsend est simplement très mauvais au même rang que Bless the Child ou The Order. Sans doute l’avez-vous déjà deviner avant de lire cette critique, mais il serait judicieux de rappeler d’éviter absolument Godsend. Je vous propose plutôt de louer un BON film d’horreur tel que le récent The Ring. Quand on sait que Mark Bomback est derrière le scénario de Constantine et de Die Hard 4, on peut déjà oublier nos espoirs de voir 2004 se sortir du cercle de médiocrité qui n’en fini plus depuis janvier.




Version française : Adam
Scénario : Mark Bomback
Distribution : Greg Kinnear, Rebecca Romijn-Stamos, Robert De Niro
Durée : 103 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 11 Mai 2004