FORREST GUMP (1994)
          Robert Zemeckis
          
          Par Louis-Jérôme Cloutier
          
          Hier devait être ma cinquième écoute de Forrest 
          Gump, film que j’ai visionné pour la première 
          fois à l’âge de 10 ans. J’avais été 
          très touché à l’époque par cette histoire 
          d’un homme à l’intelligence au déca de la 
          normale, mais si attachant qui traverse l’histoire des États-Unis 
          de la deuxième moitié du siècle en y laissant sa 
          marque. On part des années 50 jusqu’à aujourd’hui 
          en passant par les étapes qui ont marqué le pays. Drôle 
          et touchant, c’est un film porté par l’incroyable 
          interprétation de Tom Hanks dans son meilleur rôle à 
          vie. Le tout commence alors que l’on retrouve Forrest assis sur 
          un banc d’autobus à attendre. Il se met à discuter 
          avec une femme assise avec lui et ainsi commence toute l’histoire 
          de sa vie à partir de sa jeunesse. Gump a une intelligence inférieure 
          à la normale, en plus d’avoir un problème de dos, 
          lui valant de devoir porter des armatures de métal aux jambes. 
          Il fait la connaissance de la belle Jenny qui deviendra l’amour 
          de sa vie.
          
          Le périple de Gump est assez impressionnant. Il deviendra joueur 
          étoile de football, médaillé du Vietnam, pêcheur 
          millionnaire de crevettes et diplômé universitaire. Chaque 
          époque est extrêmement bien rendue avec des films d’archives 
          où l’on y introduit Gump grâce à la magie 
          des effets spéciaux. On le voit donc dans un talk-show 
          avec John Lennon, serrer la main du président Kennedy et montrer 
          son derrière au président Ford. Il sera même responsable 
          de la découverte de l’histoire du Watergate! Si ce parcours 
          peut paraître irréaliste pour une personne de son genre, 
          les idées sont si bien introduites que le tout s’enchaîne 
          à la perfection. Dommage que certains moments avec Jenny soient 
          inutiles et un peu redondants. On en vient à se demander ce que 
          veut exactement cette femme qui aime Gump mais qui le fuit sans arrêt. 
          Les meilleurs moments sont lorsque Gump devient joueur de football jusqu’à 
          ce qu’il devienne pêcheur de crevettes avec le lieutenant 
          Dan, interprété par Gary Senise, presque méconnaissable. 
          Je pense d’ailleurs que l’une des plus belles qualités 
          du film est la force des rôles secondaires qui sont parfois rapidement 
          introduits mais toujours très attachant comme Buba, l’ami 
          de Gump durant la guerre.
          
          Il reste que Tom Hanks vole littéralement la vedette avec son 
          interprétation. Il ne tombe jamais dans la caricature et dans 
          la gestuelle exagérée. Tout est dans l’expression 
          de ses yeux, ses mouvements qui manquent d’assurance et ses fameuses 
          répliques: «N’est stupide que la stupidité». 
          Il joue un homme simple, si gentil que l’on devient accroché 
          à sa vie. Encore une fois, quelques scènes avec Jenny 
          nous font un peu décrocher, bien que Hanks se débrouille 
          très bien. Il y a aussi certains moments qui ne sont peut-être 
          pas aussi touchant qu’ils pourraient l’être. Le problème 
          est que l’on n’arrive jamais à vraiment aimer le 
          personnage de Jenny qui fait tout pour que sa vie aille mal et ensuite 
          on devrait pleurer les drames qui lui arrivent. Personnellement, j’aurais 
          changé beaucoup d’éléments de ce personnage 
          et réduit son importance. Tout de même, c’est une 
          tache sur un produit de grande qualité.
          
          En conclusion, Forrest Gump est un film à voir et à 
          revoir. Ce n’est pas un chef-d'œuvre, mais un magnifique 
          film qui peut être très touchant par moments tout en réussissant 
          à nous faire rire. Certains passages sont longs, mais d’autres 
          passent trop rapidement. L’interprétation de Hanks mérite 
          à elle seule la location de ce film.
         
          
        
        Version française : 
Forrest Gump
        Scénario : 
Eric Roth, Winston Groom (roman)
        Distribution : 
Tom Hanks, Robin Wright Penn, Gary Sinise, Mykelti 
        Williamson
        Durée : 
142 minutes
        Origine : 
États-Unis
        
        Publiée le : 
1er Juillet 2003