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EDWARD SCISSORHANDS (1990)
Tim Burton

Par Frédéric Rochefort-Allie

Il était une fois dans un royaume lointain nommé Banlieue, un jeune homme qui demeurait tapis au fond d'un château lugubre, se cachant pour que personne ne devine sa monstrueuse existence. Un beau jour, une femme pénétra dans le sombre domaine, pour découvrir cet homme aux mains en ciseaux, Edward (Johnny Depp). Il fut donc tiré hors de son repère, pour faire face au merveilleux monde du voisinage.

Sorti tout droit de l'imaginaire tordu de Tim Burton, Edward Scissorhands n'a à première vue rien d'un type sympathique avec ses gigantesques mains métalliques menaçantes. C'est là le complexe d'Edward, l'homme au coeur tendre prisonnier d'une carcasse métallique, la casanier prisonnier de l'enfer couleur pastel de la banlieue. Tim Burton aura crée son ultime personnage, alliant l'aspect gothique, marginal et incompris à la tendresse et la naïveté d'un enfant. Comme nos yeux deviennent ceux d'Edward sur ce nouvel univers qui l'entoure, tout ce qui normalement devrait nous paraitre normal devient bizarroïde et vice-versa. Raconté par une grand-mère qui borde sa petite-fille, le film est une fable moderne dont les personnages sont tout sauf les habitants d'une contrée lointaine. En fait, ce sont des caricatures des gens qui vivent à deux pas de chez vous. C'est justement par cette proximitée immédiate avec le monde de la ville-dortoir qu'on ressent autant de sympathie pour le pauvre Edward.

Poursuivant l'une des plus importantes collaboration entre un réalisateur et son compositeur de musique, Tim Burton et plus particulièrement Danny Elfman ont créé un univers sonore féerique qui rappelle la magie de l'imagination et l'étrange amour d'Edward. Elfman mélange les airs de berceuses aux orgues de barbarie tout en parsemant son thème principal de choeurs de jeunes garçons, donnant une voix aux flocons de neiges. Aucun autre compositeur peut aussi bien comprendre Burton et traduire en musique les si délectables visions du réalisateur.

Dans une équipe du même ordre Depp et Burton ont déjà prouvé trois fois plutôt qu'une qu'ils forment un duo du tonnerre. Depp saisit immédiatement ce qu'il imagine. Le voici donc en Buster Keaton gothique. Si l'on dit que l'émotion des acteurs passe beaucoup par ses mains, Depp lui est forcé de jouer avec ses yeux comme dans la période du cinéma muet, ne prononçant d'ailleurs que très peu de mots, pour éviter que l'illusion s'effondre. Wiona Ryder trouve aussi en Depp un partenaire rêvé, lui permettant de jouer la jeune fille extravertie, accentuant l'effet délicat et discret qu'on trouve chez Edward. Les acteurs se démarquent aussi dans leur rôle secondaire, spécialement Vincent Price dans sa dernière interprétation en carrière, dans le rôle le plus traditionnel qu'il ait eu à jouer, le vieil inventeur un peu fêlé qui eut le rêve un peu fou de donner un coeur à une machine. Un beau personnage, qui ne reste que trop peu souvent à l'écran pour disparaitre en emportant avec lui une légende du cinema d'horreur.

Dans cette trilogie des Ed (Edward, Ed Wood et Ed Bloom de Big Fish), Burton nous a présenté trois différents rêveurs, Edward étant le penchant plus romantique. Ce film a nourri les rêves de plusieurs enfants et fait sourire plusieurs personnes à la vue de neige, que nous ne percevons plus tout à fait du même oeil depuis, car le réalisateur nous transporte en plein coeur de son imaginaire. Tel un vrai livre de contes, Edward Scissorhands sera une histoire qui touchera des générations et des générations à venir car elle est tout à fait envoutante. Un grand classique des années 90!




Version française : Edouard aux mains d'argent
Scénario : Tim Burton, Caroline Thompson
Distribution : Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Anthony Michael Hall
Durée : 105 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 29 Août 2005