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WILLARD (2003)
Glen Morgan

Par Jean-François Vandeuren

Remake d’un film du même nom sorti dans les années 70, Willard semblait bien sortir de nul part lorsqu’il fut bêtement catapulté en salles au printemps 2003 sans que l’on en entende parler plus qu’il ne le faut. Surtout connu pour son personnage culte de George Mcfly de la trilogie Back to the Future, Crispin Glover caractérise le personnage titre de cette production par une composition fortement exagérée valant à elle seule le déplacement. C’est d’ailleurs cette dernière caractéristique sur laquelle se base presque entièrement ce film plutôt bien nanti qui risque d’attirer l’attention de plusieurs grâce entre autres à bon nombre de clins d’œil aux classiques du genre auquel il appartient.

Cette histoire classique traite ici d’un homme plutôt coincé et dominé psychologiquement par sa mère et son patron trouvant refuge auprès d’une véritable colonie de rats ayant élu domicile dans le sous-sol de la demeure familiale. Du lot, deux se démarqueront particulièrement pour faire ressortir deux facettes totalement opposées de l’esprit tordu du personnage principal.

Tel que mentionné plus haut, ce film se caractérise comme étant aisément l’heure de gloire de Crispin Glover. Ce dernier réussit littéralement à développer une atmosphère claustrophobe par le biais de la composition de son personnage où le spectateur risque fortement de se sentir prisonnier à l’intérieur du personnage de Willard parallèlement à ce dernier face au monde extérieur. Dans le même ordre d’idées, le jeu de Crispin Glover se veut basé entièrement sur l’exagération, point où le comédien excelle en ne manquant pas une seule occasion de pousser l’intonation au niveau de la réponse émotionnelle de son personnage à l’extrême.

Impossible également de ne pas faire de comparaisons avec un certain film d’un dénommé Alfred Hitchcock connu sous le nom de Psycho. Une partie de l’intrigue de Willard vient effectivement nous révéler un côté se voulant un hommage à ce dit classique. On a qu’à penser par exemple à la conversation entre Willard et sa mère où l’on entend de cette dernière que la voix provenant d’une chambre alors qu’à l’écran nous apercevons Willard dans un couloir répondant mollement à l’autorité maternelle. La finale fait également office d’hommage à cette même œuvre. Il est d’autant plus intéressant de voir que le réalisateur a réussi à faire de son film un hommage et non pas une pâle imitation de l’opus d’Hitchcock.

C’est bien évidemment un film qui n’est pas absolument renversant, même que plusieurs aspects d’un point de vue scénaristique furent malencontreusement laissés dans un état plutôt mince au passage. Toutefois, l’approche artistique du cinéaste rehausse un peu la production par une réalisation bien manipulée et une composition assez sophistiquée au niveau de la photographie. Le tout est juxtaposé à des décors venant créer un univers contemporain se confondant à une substance rappelant l’allure de certaines productions cinématographiques de la première moitié du vingtième siècle.

En bref, sans révolutionner quoique ce soit, Willard fait tout de même bonne figure en possédant assez d’éléments dignes d’intérêts pour sortir de l’ordinaire et ainsi en justifier son visionnement. Même si le film de Glen Morgan risque d’être souvent plus associé à la performance poussée à la limite de Crispin Glover qu’autre chose, il n’en demeure pas moins que son approche caricaturale à saveur rétro risque de confondre bien des sceptiques. Efficace.




Version française : Willard
Scénario : Glen Morgan, Gilbert Ralston (roman)
Distribution : Crispin Glover, R. Lee Ermey, Laura Harring, Jackie Burroughs
Durée : 100 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 3 Décembre 2003