WAKING LIFE (2001)
Richard Linklater

Par Frédéric Rochefort-Allie

En 1978, un cinéaste du nom de Ralph Bakshi réalisa son adaptation du Seigneur des Anneaux en dessin animé. Il mélangea avec habileté film et dessin. Non pas comme dans Who Frammed Roger Rabbit où c'est carrément du dessin appliqué sur le film. En fait, Bakshi avait dessiné des personnages par-dessus la pellicule. Le résultat était à la fois étrange et réaliste. C'est exactement le même procédé qui fut utilisé pour Waking Life, mais ce film s'en permet plus, ayant plusieurs animateurs qui possèdent chacun leur style et possédant une technique plus raffinée par un logiciel Macintosh de graphisme. Richard Linklater, réalisateur de ce film, célèbre pour son Before Sunrise (film à discussions philosophiques) et son cultisme (pour certains) Dazed and Confused, nous revient ici avec un film sur la lucidité et l'univers onirique.

Dans ce film, le personnage principal n'a pas de véritable nom, étant personnage d'un rêve réaliste ou d'une réalité onirique. Ce film présente plus souvent qu'autrement ce personnage en train d’écouter un dialogue philosophique portant sur la vie. Il est donc difficile de vous résumer ce film si particulier.

Ce qui m'a d'abord frappé c'est la beauté de l'animation. Honnêtement, ça m’a fait penser au côté psychédélique de Yellow Submarine. On traverse différents styles, mais le tout s'enchaîne parfaitement. Le fait que le film soit tourné à l'épaule donne une sorte de mouvement constant au film, comme si on baignait dans un rêve. Nous avons aussi droit à des filés que j'ai trouvés bien intéressants, étant pleins de couleurs et de formes indéchiffrables. Parfois, l'animation est si réussie qu'on remarque à peine que ce n'est pas de la photo. C'est tout simplement hallucinant. La musique, alliant violons et accordéon, est elle aussi parfaite car elle crée une ambiance d'étrangeté. Par contre, le côté philosophique du film est à la fois une force et une faiblesse. Il faut dire qu'avoir suivi un cours de philosophie aide beaucoup à la compréhension du film. Le sujet est bien lourd et, en fait, après avoir suivi les sous-titres au grand complet, allant jusqu'à mettre le film en pause pour bien lire, j'ai trouvé que c'était comme prendre quinze tonnes de philosophie directement sur la tête. Ça fesse! J'ai eu l'impression de suivre un cours universitaire intensif. Mais ce qui est bien c'est que ce film nous présente différents points de vue sur la vie et le moins que ça puisse faire c'est de susciter l'intérêt de ses spectateurs. Ce film traite, entre autre, de la vie, de la mort et des rêves lucides.

Depuis le visionnement de ce film, je me suis découvert une passion pour les rêves lucides. Malheureusement pour moi, je n'arrive toujours pas à prendre contrôle de mes rêves alors je me contente de regarder Waking Life, question de faire travailler mes neurones et de ne pas me sentir abruti autant dans ma vie éveillée que dans ma vie nocturne.

Si vous aimez le genre, je vous conseille autant Abre Los Ojos que Vanilla Sky.