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THE THIRTEENTH FLOOR (1999)
Josef Rusnak

Par Louis-Jérôme Cloutier

Il y a eu Dark City, et ensuite il y a eu The Matrix. Mais entre les deux, The Thirteenth Floor a exploré les mêmes thèmes sans toutefois en retirer une quelconque reconnaissance, autant de la part de la critique que du public. Il faut avouer que le film n’a aucun gros nom sur lequel s’appuyer afin de faire vendre, c’est pourquoi le producteur Roland Emmerich (Independence Day) semblait presque être le réalisateur compte tenu de la publicité de l’époque. Cependant, ce film n’a sans doute pas retenu l’attention en vertu de sa qualité. Si l’idée est intéressante, l’exécution connaît des ratés dus à un scénario faible et à un jeu des comparaisons qui n’avantage pas le film.

The Thirteenth Floor commence par le meurtre d’un homme. Sa compagnie en a créé un monde complètement virtuel se déroulant dans les années 30. Le tout est parfaitement réel et les gens sont incarnés par des intelligences artificielles : il suffit de s’y connecter un peu comme dans The Matrix. Avant de mourir, l’homme laisse un message à son assistant dans le monde virtuel. Désirant s’innocenter et lever le voile sur le mystère de la mort de son ami, Douglas Hall décide d’aller récupérer le message. Difficile de critiquer ce film sans en dévoiler quelques rebondissements, mais ne vous en faites pas aucun spoiler ne sera présent considérant que ce genre de cinéma repose souvent sur un dénouement inattendu. Débutons tout de suite par le jeu des comparaisons. Il est assez fascinant de voir à quel point Hollywood aime exploiter à fond un sujet jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à en tirer. Regardez les films de catastrophe ou de super-héros! Dans le cas présent, la mode se retrouve dans l’hypothèse de vivre dans un monde irréel et tous les thèmes que cela peut toucher. The Thirteenth Floor n’arrive malheureusement pas à se distinguer alors que Dark City et The Matrix s’illustraient sur différents plans, que ce soit au niveau du scénario, de l’action ou de la réalisation.

Certes, le film possède plusieurs qualités, la réalisation et la direction photo donnent de bons résultats assez convaincants. De plus, les interprètes sont talentueux dont Vincent D’Onofrio qui est toujours efficace. Il n’y a que Craig Bierko qui possède des carences malgré son physique ayant tout pour plaire au public. Mais où se situe le problème? Comme souvent, c’est dans le scénario. Tirée d’un livre, l’histoire débute en force et se termine en faiblesse. Au lieu d’exploiter toutes les possibilités, les scénaristes ont préféré y aller superficiellement en effleurant la surface du sujet. Les quelques moments plus philosophiques ne sont pas vraiment inspirés, et les dernières 30 minutes ressemblent davantage à un série B qu’à autre chose. Au lieu de se compliquer la vie, les scénaristes ont préféré gâcher le potentiel du film. Dès le départ, il est inexplicable que le président ait laissé un message dans le monde virtuel au lieu de contacter directement son assistant. En plus, à l’heure actuelle, il est difficile d’être impressionné par des revirements déjà explorés, en plus d’être prévisible.

En conclusion, The Thirteenth Floor, comme plusieurs projets, débute sur le bon pied, mais trébuche lorsque vient le moment de prouver sa valeur. En plus, le thème a été surexploité et rien ne permet de croire qu’un film pourra apporter quelque chose de nouveau sur la table avant un bon moment. Le scénario s’écroule rapidement et les dialogues sont beaucoup trop simplistes. Reste une production possèdant de bonnes qualités techniques et tout de même bien interprétée. Néanmoins, je ne peux que recommander Dark City et The Matrix, des films du même genre nettement supérieurs. The Thirteenth Floor n’est peut-être donc pas vraiment mauvais en tant que tel, il souffre surtout de la concurrence, de ce qui l’a précédé et de son scénario qui va en pente descente après une heure.




Version française : Le Treizième étage
Scénario : Josef Rusnak, Daniel F. Galouye (roman)
Distribution : Craig Bierko, Armin Mueller-Stahl, Gretchen Mol, Vincent D'Onofrio
Durée : 100 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 14 Juillet 2004