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LE TEMPS DES BOUFFONS (1985)
Pierre Falardeau

Par Marc-André Russell

À prime abord, j’aimerais faire quelque chose de particulier pour ce film. Je dois vous mentionner que je n’ai réussi qu’à me procurer qu’une copie médiocre de ce court métrage. En 1985, M. Falardeau avait fait le film gratuitement, c’était en quelque sorte sa façon d’exprimer sa colère face au régime politique et économique de l’époque, toujours aussi présent en 2004. Je n’attribue aucune note à ce film, puisque je trouve inapproprié le fait de critiquer un ouvrage comme celui ci. On peut en critiquer son sens politique, certes, mais c’en n’est nullement le but. Je vous laisse donc mon commentaire sur un film en considérant que tous Québécois devraient l’écouter une fois dans sa vie. C’est un documentaire à voir, mais pas à revoir.

Ce court métrage débute avec des images de citoyens du Ghana, célébrant le régime britannique un peu avant qu’il réclame son indépendance en 1957. Le temps des bouffons, c’est une soirée au Beaver Club, un groupe de la haute bourgeoisie de Montréal. «Les bourgeois pleins de marde d’aujourd’hui déguisés en bourgeois pleins de marde d’autrefois célèbrent le bon vieux temps. Ce bon vieux temps, c’est la Conquête de 1760.» Le cinéaste nous présente tour à tour les têtes d’affiche de la soirée, la haute bourgeoisie anglaise de Montréal ainsi que d’anciens ministres fédéraux, tous en conflit d’intérêts. Certains plans sont très savoureux, en particulier celui où l’on voit Marc Lalonde (#2 sous le règne de Trudeau, maintenant P.D.G. de la Citibank of Canada) danser sur la musique canadian. Comme dit Falardeau, Lalonde c’est un épais, pis il danse comme un épais.

Sans aucun sens de l’éthique et aucune limite dans la vulgarité de ses propos, Falardeau mérite une attention particulière. Un langage vulgaire et une image peu recherchée sont deux taches sur le travail du réalisateur. L’ensemble de la pellicule a été imprimée par une caméra amateur. Bref, n’est-ce peut être pas un grand film, mais c’est tout de même un indispensable pour n’importe quel cœur souverainiste.

Somme toute, Le Temps des Bouffons est sans aucun doute un court métrage qui a laissé sa marque dans l’univers du cinéma québécois. Autant par son humour grinçant que par son point de vue frappant sur une réalité touchant le Québec depuis des générations. La critique de Falardeau ne peut passer inaperçue, cette fois. Sa critique de la société québécoise, qu’on retrouve souvent au deuxième degré dans ses films, est ici très explicite. Pour comprendre Falardeau, on doit comprendre le personnage qu’il est. Bref, on aime, ou on déteste.


Version française : -
Scénario : Pierre Falardeau
Distribution : Pierre Falardeau (narration)
Durée : 15 minutes
Origine : Québec

Publiée le : 18 Septembre 2004