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TAKING LIVES (2004)
D.J. Caruso

Par Louis-Jérôme Cloutier

Combien y a-t-il de nouveautés présentées dans les salles chaque année dont l’histoire est celle d’un serial killer pourchassé par de brillants policiers? Des dizaines. Néanmoins, le fait que Taking Lives a été tourné au Québec donne un cachet particulier qui a soulevé ma curiosité. Avec une distribution assez intéressante, il n’en fallait pas plus pour que je me pointe au cinéma voir de quoi il en retourne. Mais Taking Lives est malheureusement à l’image des autres films du genre qui sortent industriellement d’une machine (Hollywood) et ce, même s’il tente d’accrocher le public par un concept qui ne se résume qu’à son titre. Pourtant, le réalisateur D.J Caruso était derrière le surprenant The Salton Sea. Sa décision de tomber dans la médiocrité de façon si facile me déconcerte.

Parlons donc d’un film sans substance, sans âme ou d’un suspense sans suspense. C’est là tout le problème de Taking Lives : il ne se distingue en rien. Vous ne pouvez trouver de production plus conventionnelle. Comble de malheur, on peut très rapidement découvrir qui est le « voleur de vie » en ayant un peu d’attention et de réflexion sur l’importance de chacun des personnages et ce qu’ils amènent au film. Ne reste plus qu’à suivre un film bête qui tente, comme à l’habitude, de laisser croire que les policiers ont enfin arrêté le meurtrier alors que toute la salle sait que ce n’est pas le cas. Très pitoyable d’ailleurs de voir tout l’acharnement que l’on met sur un des personnages qui n’est nettement pas le tueur. Qu’en est-il du fameux concept de « voleur de vie » ? Il n’est jamais, et je dis bien jamais, exploité. Si on suit une moindre logique, le tueur devrait avoir l’apparence et l’identité d’une personne que l’on a retrouvée sans vie. Pourtant, jamais la police ne recherche un tel profil. Tout le titre est concentré sur une idée qui n’apparaît même pas dans le film. La fin risque de vous faire pleurer par son ridicule consommé. On sent très bien que tout le monde est retourné sur le plateau de tournage afin de plaire davantage au public, mais en vain.

La distribution ne se résume qu’à une seule prestation de qualité, celle d’Angelina Jolie. Ethan Hawke joue très maladroitement et Olivier Martinez cabotine de façon presque gênante. Les Québécois seront d’ailleurs déçus de voir que les producteurs nous montrent plusieurs scènes se déroulant à Québec alors que le film en entier se déroule à Montréal. Bien sûr, l’Américain moyen n’y verra que du feu, mais les gens d’ici risquent d’être un peu agacés. Déjà qu’il aurait été plus judicieux de choisir des acteurs québécois plutôt que français pour jouer le rôle de policier….québécois! D.J Caruso semblait prometteur avec The Salton Sea, il devient un énième réalisateur sans talent pour Taking Lives. Rien n’est vraiment digne de mention. Il ne parvient pas à utiliser assez adroitement sa caméra afin de pallier aux faiblesses du scénario.

En bref, Taking Lives est exactement ce dont il a l’air : un suspense prévisible, conformiste et ennuyant. Par chance, Angelina Jolie a choisi de retirer ses vêtements pour une scène, question de réveiller un peu nos bas instincts. Évidemment, ce n’est pas le cerveau qui risque de travailler au cours du visionnent de ce film. Si au moins on avait trouvé le moyen de divertir de façon intelligente sans réinventer quoi que ce soit. Taking Lives se résume facilement : c’est un mauvais film. À voir dans deux ans...un dimanche après-midi...à TQS...




Version française : Le Voleur de vies
Scénario : Jon Bokenkamp
Distribution : Angelina Jolie, Ethan Hawke, Kiefer Sutherland, Tchéky Karyo
Durée : 103 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 4 Avril 2004