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THE SKELETON KEY (2005)
Iain Softley

Par Louis-Jérôme Cloutier

Plus les films d’horreur se suivent et plus ils se ressemblent. En fait, depuis l’adaptation nord-américaine du succès d’horreur japonais Ringu, les films de ce filon semblent tous vouloir prendre la même direction et chacun emprunte à gauche et à droite des idées du populaire film. Et lorsque ce n’est pas le cas, c’est plutôt The Sixth Sense qui fait sentir son influence avec d’innombrables films d’enfants confrontés à des esprits. The Skeleton Key est davantage dans la première catégorie, partageant d’ailleurs le même scénariste et nous rappelant le climat d’étrangeté du film de Gore Verbinski. Sans être un échec pitoyable ou la 8e merveille du monde, ce nouveau venu est un film plutôt appréciable, sans grande prétention, mais rapidement oublié.

Caroline Ellis est une jeune infirmière désabusée par son travail actuel dans un hôpital qui n’a que peu de considération humaine pour ses patients qu’elle traite comme une marchandise. Elle trouve donc un nouvel emploi plus valorisant qui consiste à s’occuper d’un homme paralysé et incapable de parler depuis une mystérieuse attaque. Une occasion en or pour se pardonner de ne pas s’être occupée de son père mourant. Cependant, elle découvre rapidement que la femme de cet homme cache un terrible secret qui semble relié à la magie hoodoo que pratiquait les deux servants d’une riche famille sudiste anciennement propriétaire des lieux. Caroline entreprend donc de faire la lumière sur toute cette histoire, avec les rebondissements que cela entraine, au grand plaisir de la salle.

Commençons d’abord par discuter de la distribution. La très jolie Kate Hudson joue bien la jeune curieuse, et le réalisateur se charge de nous faire découvrir les agréables formes de son corps; nous sommes dans le cinéma d’horreur après tout. Peter Saargard gaspille complètement son talent et son temps dans un rôle qui aurait pu échoir à n’importe quel quidam sans que cela ne fasse la moindre différence. Gena Rowlands convient très bien à son rôle et le joue tout à fait correctement. Tout de même, on se retrouve avec une distribution de très bonne qualité. Ajoutons John Hurt dans un rôle très effacé, qui n’est malheureusement pas utilisé à la hauteur de son talent.

Iain Softley n’est tout de même pas un mauvais réalisateur, si l’on oublie les rares séquences de réelle horreur qui joue la carte du sursaut gratuit et un accéléré tout simplement horrible vers la fin. Son film possède une belle esthétique et nous imprègne dans l’atmosphère de la Nouvelle-Orléans même si davantage d’effort aurait pu être accompli à ce chapitre. C’est surtout vers le scénario que les plus grandes interrogations se dirigent. Sans être entravé de défauts véritablement aberrants, The Skeleton Key navigue plutôt dangereusement entre deux vagues qui délimitent la réussite et l’échec. Chaque fois que les choses semblent se diriger au mauvais endroit et que les clichés se mettent à foisonner, Ehren Kruger parvient à ramener son histoire aux bons endroits. Et l’une des choses qui d’ailleurs n’est à plaindre pour une fois dans un film d’horreur, c’est la finale qui est totalement réussie. Pourtant, le tout aurait pu être horriblement ridicule sans un bon doigté qui parvient à bien mener le film là où le scénariste désirait le mener. Et c’est également l’un des rares moments où The Skeleton Key apparait légèrement original en arrivant à nous surprendre.

Malheureusement, le tout manque cruellement d’un quelconque soupçon de nouveauté ou d’originalité, c’est un film d’horreur qui se distingue trop peu, et qui n’est même pas à un niveau de qualité véritablement intéressante pour ce qu’il tente d’offrir. On se retrouve donc avec un film correct qui s’écoute, qui désennuie, mais sans plus. Ajoutons qu’avec le recul, les prétentions d’horreur du film sont plutôt fausses. Il s’agit essentiellement d’un suspense un peu fantaisiste.

Vraisemblablement, plusieurs cinéphiles y trouveront leur compte si les exigences ne sont pas très hautes. Mais puisque Haute Tension est dans les salles au même moment, il vaudrait mieux y réfléchir à deux fois avant d’arrêter son choix sur un film nettement inférieur, et ce, à plusieurs niveaux.




Version française : La Clé des secrets
Scénario : Ehren Kruger
Distribution : Kate Hudson, Gena Rowlands, John Hurt, Peter Saarsgard
Durée : 104 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 19 Août 2005