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OPEN RANGE (2003)
Kevin Costner

Par Louis-Jérôme Cloutier

C'est un secret de polichinelle, Kevin Costner accumule échec par dessus échec depuis plusieurs années. Il n’y a que Thirteen Days qui représente une exception à la règle. Désirant renouer avec le succès, Costner s’est résolu à retourner derrière la caméra, même si sa dernière expérience (The Postman) avait été extrêmement désastreuse. Heureusement, il renoue également avec les westerns où il parvint à dénicher un scénario potable. Le résultat lui permet de signer un bon film qui, sans vraiment rien révolutionner, possède assez de qualités pour être apprécié.

Open Range débute alors que l’on fait la connaissance de quatre véritables cowboys transportant un bétail dans l’Ouest américain. L’un d’eux se rend dans une ville avoisinante afin d’aller recueillir des denrées permettant de poursuivre au voyage. Cependant, il tarde à revenir et des cavaliers espionnent de loin le bétail de nos héros. Se retrouvant face à un shérif corrompu semant la terreur, ils décident de se faire justice. Quoi de plus classique en terme de western? Si ce n’était pas déjà assez, les bons le sont entièrement et les méchants sont clairement identifiés par des vêtements sombres. Open Range n’arrive donc pas pour introduire une nouvelle étape dans la réalisation d’un film du genre, oubliez Unforgiven. Cependant, il possède certains traits semblables à ce dernier, surtout en ce qui concerne les ambigüités morales parfois insérées dans le récit. Mais si Open Range est tout ce qu’il y a de conventionnel, ça ne signifie pas qu’il ne vaut rien. Au contraire, c’est un film de bonne qualité qui réussit ce qu’il tente d’accomplir. Les échecs de Costner possédaient tous quelque chose en commun, soit un trop grand désir d'être inventif. Toutefois, losque quelque chose est trop gros, il a tendance à s’écrouler rapidement. Tout cela explique rapidement pourquoi Open Range est réussi. Il ne vise pas haut et offre ce qu’il y a de plus solide en se basant sur les conventions.

Par contre, ce n’est peut-être pas entièrement dû au scénario. Bien qu’il soit de qualité dans son ensemble, il contient ses faiblesses. Le plus grand défaut est certainement sa redondance ou son incapacité à passer plus rapidement à travers les évènements. Certaines scènes sont trop étendues et semblent s’étirer infiniment, principalement au beau milieu de l'histoire. Si le film se termine par un magnifique duel, non seulement très bien filmé, mais tout aussi excitant, le scénariste prend encore une fois trop de temps pour conclure et tourne autour du même pot. C’est pourquoi ce film de 145 minutes aurait dû être amputé d’une demi-heure afin de maximiser sa qualité. Peut-être cherchait-on à fournir une oeuvre épique qui aurait pu éventuellement se retrouver en nomination pour certains prix. Comme je le mentionnais, quand on veut faire les choses trop en grand, on risque plus facilement l'échec. Mais cela ne concerne pas l’entièreté du film. Pour le reste, c’est tout à fait réussi, que ce soit grâce au travail derrière la caméra de Costner, aux très beaux paysages de l’Ouest canadien ou à la performance des acteurs, dont Duvall qui n’aurait pu être mieux choisi pour le rôle de Boss Spearman. Concernant la petite romance habituelle, elle s’en tire étonnamment bien grâce à énormément de retenue dans le jeu de Costner et de Benning.

Bref, Open Range est tout simplement un bon vieux western qui fait plaisir à voir. Il n’y a rien de nouveau, mais comme pour Narc, on sert avec talent les ingrédients habituels du genre. Costner réalise de façon solide, et même au-delà de ce niveau dans la confrontation finale, et parvient à tirer de très bonnes performances de la part de ses acteurs. Certains écarts dans l’écriture nuisent un peu à un film qui aurait pu être encore mieux, mais Open Range s’en tire tout de même très bien, et même assez pour être retenue comme l’une des bonnes productions de 2003.




Version française : L'Ouest sauvage
Scénario : Lauran Paine, Craig Storper
Distribution : Robert Duvall, Kevin Costner, Annette Bening, Michael Gambon
Durée : 145 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 16 Février 2004