A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

HIDALGO (2004)
Joe Johnston

Par Louis-Jérôme Cloutier

Hidalgo arrive au bon moment, du moins c’est ce que l’on espère. L’année 2004 a été terriblement ennuyante jusqu’à présent et ce film mettant Viggo Mortensen pourrait offrir un bon divertissement. Le pari est à moitié réussi puisque ce film de Joe Johnston réserve de très bons moments d’aventures, possède de très beaux décors et une photographie très intéressante. Cependant, le film est également ultra-prévisible, schématique et conventionnel en plus de souffrir d’une cassure de rythme. Mais voyons plus précisément ce qu’il en est.

Dans ce film, Viggo Mortensen incarne le métis Frank T. Hopkins. Avec son cheval Hidalgo, il décide de participer à l’Océan de feu, une course de 5000 kilomètres à travers le désert arabe. Cette histoire est inspirée d’un fait vécu si l’on se réfère aux annonces publicitaires. Le mot inspiration devrait être souligné à gros traits puisqu’Hidalgo est surtout un film d’aventures des plus fictifs. Le véritable Frank T. Hopkins n’a jamais participé à la course décrite dans le film. Malgré cela, le dernier film de Joe Johnston est assez sympathique. D’abord, on peut se réjouir de voir Viggo Mortensen en tête d’affiche, lui qui a gagné en notoriété grâce à Lord of the Rings. S’il n’est pas de la trempe des meilleurs, son interprétation est dans le ton voulu et il est davantage plaisant à voir qu’un The Rock par exemple. La présence d’Omar Sharrif renforce la qualité de l’interprétation. Cependant, Hidalgo est un film qui est principalement axé sur les péripéties que peuvent subir les héros plutôt que sur leur psychologie. On passe donc par la plupart des clichés usuels: une demoiselle qui se fait kidnapper, des concurrents qui trichent et de nombreux préjugés envers la culture musulmane. Cela est davantage visible par les temps qui courent. Le héros américain est l’homme qui possède une culture « normale » face à ceux qui ont des coutumes de barbares. Le personnage de Hopkins donne souvent la morale aux personnes arabes que ce soit pour leur croyance envers Allah ou envers le voile. Non seulement ce genre d’exercice est-il irritant, mais n’a tout simplement pas sa place dans le film. A-t-on encore besoin de voir un film où les Américains sont parfaits et où les autres sont faibles? Heureusement que le personnage de Mortensen a quelques retenues face à sa propre nation qui massacre les Amérindiens. De plus, il y a tout de même des blancs qui servent également de méchants dans l’histoire. Mais bien évidemment, les Arabes sont sous les ordres de ces derniers.

Au-delà de ces nombreuses anicroches, l’histoire globale d’Hidalgo est distrayante. La course à travers le désert réserve de bons moments, prévisibles, mais tout de même divertissants. Mais un autre problème surgit : le film est beaucoup trop long. La raison principale est l’insertion au plein milieu de la course d’une sorte de temps mort pendant lequel Hopkins doit aller secourir la fille d’un cheik et récupérer son cheval. Non seulement cette partie est la plus ennuyante du film, mais elle vient couper net un rythme qui chevauchait bien depuis plus d’une heure. Résultat : on se meurt d’impatience de voir la course recommencer. Pour ce qui est de Joe Johnston, il compte à son actif plusieurs productions intéressantes et il a été un choix éclairé pour ce film. Son travail, quoique conventionnel, réserve quelques séquences plus intéressantes et son habitude des feel-good movies lui permet de bien faire ressortir les éléments dramatiques. La direction artistique a également fait un bon travail grâce à d’excellents décors et une photographie très intéressante.

Bref, Hidalgo est un film assez réussi qui amuse durant la majorité de son écoute. Malheureusement, il dure bien trop longtemps et l’idée d’inclure le segment de kidnapping dont j’ai parlé est tout simplement stupide. Cette petite péripétie vient gâcher un film qui se déroule sans trop d’anicroches. Donc, au-delà de ces problèmes et si le manque d’originalité ne vous agace point, Hidalgo est distrayant. Tout de même, je recommanderais plutôt Seabiscuit dans le même genre.




Version française : Hidalgo
Scénario : John Fusco
Distribution : Viggo Mortensen, Omar Sharif, Zuleikha Robinson
Durée : 135 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 15 Mars 2004