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HARRY POTTER & THE GOBLET OF FIRE (2005)
Mike Newell

Par Alexandre Fontaine Rousseau

Avec The Prisoner of Azkaban, la toute-puissante franchise Harry Potter sortait du cocon de l'enfance et gagnait en maturité tant au niveau thématique que filmique. À tout les niveaux, l'adaptation que proposait Alfonso Cuaron du troisième roman de J.K. Rowling était une amélioration marquée par rapport aux fidèles relectures des deux premiers volumes de la série proposées par Chris Colombus. La métamorphose entamée avec The Prisoner of Azkaban est complétée grâce à ce Goblet of Fire qui plonge définitivement Harry dans le merveilleux monde de l'adolescence, avec tout ce que cela comporte de bon et de mauvais.

D'un côté, on soulignera définitivement avec optimisme les libertés que prend cette quatrième aventure cinématographique du plus populaire des héros de la littérature contemporaine par rapport au livre dont elle est tirée. Sérieusement émondé, ce Goblet of Fire ne paraît par ailleurs nullement incomplet au niveau narratif et propose pour notre plus grand plaisir une suite d'événements plus sombre que ses prédécesseurs. Ceux qui ont lu le livre original se souviendront qu'il s'avère un sérieux pivot dans la progression de la série et seront heureux d'apprendre que ce film l'épouse brillamment. Le ton de l'ensemble a changé, mais cette production demeure parfaitement cohérente avec celles qui l'ont précédée.

Qui plus est, Goblet of Fire offre un nombre remarquable de séquences d'action aussi imaginatives qu'enlevantes qui égalent et dépassent tout ce qui a éclaté sur les écrans des multiplex cette année, exception faite du spectaculaire feu d'artifice que fut Revenge of the Sith. Ce quatrième Potter est un remarquable spectacle grand public qui en met plein la vue avec des effets spéciaux formidables au service de séquences mémorables. En ce sens, il s'agit encore une fois d'un gros blockbuster bien au-dessus de la moyenne.

D'un autre côté, le film de Newell embrasse toutes les lacunes boutonneuses de la puberté avec un peu trop d'entrain, de même qu'un manque cruel de subtilité. Les hormones bouillonnantes de notre sympathique bande d'apprenti sorciers mènent à toutes sortes de tourments sentimentaux qui viennent ralentir le rythme du film sans approfondir réellement l'ensemble. La marre de clichés dans laquelle baigne le tout nous fait regretter le doigté de Cuaron. D'autant plus que, comme tout bon adolescent inscécure, Goblet of Fire tente d'être cool lors d'une scène de danse branchée terrible qui fera frémir de gêne quiconque tente depuis deux ans d'effacer de sa mémoire le pathétique rave tribal de l'exécrable Matrix Reloaded.

On regrette aussi la signature visuelle plus personnelle du réalisateur mexicain, de même que la direction artistique plus sombre qui enrichissait grandement sa vision de la série. Aux antipodes de l'univers gothique à plus petite échelle que présentait Cuaron, Newell érige un monde gigantesque où s'efface de plus en plus l'école des sorciers. La magie, devant laquelle s'émerveillait constamment les films de Colombus, est ici un facteur naturel que Newell traite comme tous les autres éléments de son récit. Heureusement, The Goblet of Fire fait preuve du même goût pour la féerie enchanteresse que ses prédécesseurs et arrive à combler l'imaginaire malgré son efficacité accrue.

En ce qui a trait à la distribution, il n'y a rien à signaler sinon que Radcliffe, Grint et Watson jouent dans le même ton qu'à l'habitude tandis que Ralph Fiennes est méconnaissable en Voldemort, mais plus qu'approprié. Bien sûr, les forums internet et l'IMDB seront envahis par des fanatiques enragés de Potter qui s'indigneront que l'on ait coupé telle ou telle scène qu'ils chérissaient tout particulièrement. Mais c'est exactement le but d'une adaptation cinématographique que d'offrir un condensé digeste de l'oeuvre dont elle est tirée. Dans cette optique, le film de Newell est une solide réussite et s'avère un divertissement des plus inspirés. Même si, ironiquement, on se serait même passé de certaines séquences...




Version française : Harry Potter et la coupe de feu
Scénario : Steve Kloves, J.K. Rowling (roman)
Distribution : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon
Durée : 157 minutes
Origine : Royaume-Uni, États-Unis

Publiée le : 23 Novembre 2005