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ENTER THE DRAGON (1973)
Robert Clouse

Par Frédéric Rochefort-Allie

Sous ses airs de film de kung-fu, Enter The Dragon est en fait l'une des premières tentative d'orientalisation du cinéma américain. Afin d'attirer les spectateurs vers un genre qui se voulait nouveau pour les Américains à l'époque, les producteurs sont allés chercher comme figure de proue LE maitre incontesté en son genre, Bruce Lee. Jouissant de la réputation de l'homme, le film s'assurait du moins des séquences d'actions plutôt solides. Le film demeure, même en 2004, un monument sur ce niveau.

Nous retrouvons donc Bruce Lee dans la peau d'un maitre de kung-fu qui doit espionner le réseau d'un baron de la drogue. Pour ce faire, il participera à un tournoi de kung-fu organisé par ce même criminel.

Bien qu'il s'agisse d'un incontournable, le scénario souffre énormément de différentes failles. Le scénariste tente beaucoup trop de rendre le genre kung-fu accessible et attirant à ses spectateurs. Le résultat devient «Bruce Lee chez Dr No». Les personnages sont tout aussi caricaturaux. Par exemple, un méchant mégalomane sur une ile «secrète» avec des mains en métal et un joli chat, un homme asiatique de surcroit. Serait-il un clone du Dr. No? L'ensemble des personnages ont un degré zéro de crédibilité. Tout le scénario ne vise qu'une seule et unique chose: un prétexte à l'action. Tout le reste n'est que remplissage. Décevant pour un film d'aussi grande envergure.

Ancrée dans l'idée de commercialiser le cinéma chinois, la réalisation est en fait un pastiche des films antérieurs de Bruce Lee avec une touche américaine. On aurait facilement pu s'imaginer que le réalisateur aurait su tirer le meilleur du genre adapté, cependant son film vient aussi avec sa part de défauts. La direction d'acteurs est particulièrement paresseuse et certaines scènes auraient pu bénéficier d'un léger remontage afin d'éviter les répétitions au niveau visuel. Cependant, même si la réalisation n'est pas impeccable, l'action compense largement à nous faire oublier ses quelques lacunes. Accompagnées d'une musique funky teintée d'exotisme, les scènes d'actions viennent récupérer diverses trouvailles explorées par des cinéastes orientaux avec efficacité. Le résultat est hautement divertissant. Le film s'anime littéralement alors que le maitre Bruce Lee entre en jeu pour nous faire une démonstration de sa puissance. Sa rapidité est telle en fait que même le monteur doit faire appel à des ralentis. Nul doute, il soutient le film sur ses épaules.

Par contre, alors que Maitre Lee fait joujou avec les méchants, le reste de la distribution ne semble savoir sur quel pied danser. Mis à part l'acteur Jim Kelly qui ajoute une touche d'humour fort appréciable avec son personnage qui semble tout droit sorti d'un épisode de Starsky & Hutch, tous les acteurs semblent coincés. Si ce n'était pas de Bruce Lee et Jim Kelly, Enter The Dragon serait d'un vide abhérant en terme d'interprétations.

Finalement, Enter The Dragon se résume à son action. Le scénario est pauvre et les acteurs le sont tout autant. Tout le charme de ce pastiche aux airs funky repose sur Bruce Lee. Il fera ici son ultime apparition, avant de trouver la mort. Si l'homme est mort, un mythe est né et c'est certainement un mérite dont peut se vanter Enter The Dragon. Incontournable en son genre, ce film représente l'ultime coup de poing d'un maitre à son apogée.




Version française : Opération Dragon
Scénario : Michael Allin
Distribution : Bruce Lee, John Saxon, Kien Shih, Ahna Capri
Durée : 98 minutes / 110 minutes (Édition 25ième Anniversaire)
Origine : Hong Kong, États-Unis

Publiée le : 22 Octobre 2004