A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

LES CHORISTES (2004)
Christophe Barratier

Par Louis-Jérôme Cloutier

Un peu de rose bonbon, ça se prend bien de temps en temps, même dans le monde du cinéma. Vous savez ces films à l’histoire plutôt simpliste mettant en vedette un personnage faisant un peu pitié et parvenant à changer les choses autour de lui. Disons un film de sport, mais sans sport et avec une dramatique un peu mieux développée, on a notre feel-good movie, un film qui sépare avec un facilité déconcertante le bien du mal. Les Choristes se classe dans cette catégorie typiquement américaine. On y retrouve les meilleurs ingrédients du genre: des acteurs de qualités, un scénario moralisant jouant sur des pointes dramatiques et humoristiques, etc. Si tout cela vient dès le départ ralentir grandement la propension d’un film à atteindre des sommets de qualités encore inégalés, on peut à tout le moins quand même offrir une production tout a fait attrayante. Cela qualifie bien Les Choristes.

Le film débute par la présentation d’un grand chef d’orchestre. Suite au décès de sa mère, un ancien ami d’enfance lui rend visite pour lui remettre le journal de son ancien professeur de chant au pensionnat Fond de l’Étang où il était pensionnaire en 1949. Ce journal raconte le passage plutôt bref, mais néanmoins marquant de Clément Matthieu dans la vie des jeunes délinquants du pensionnat à qui on ne promettait aucun avenir.

Sans grande originalité, mais néanmoins satisfaisant qu’est ce film signé Christophe Barratier. Il s’agit en fait d’une sorte de remake français de la Société des poètes disparus à quelques différences près. Les élèves prisonniers d’un monde renfermé et conservateur est toujours là, mais plutôt que d’être des jeunes sans histoire et remplis de passion qu’ils ne peuvent libérer, ce sont ici des élèves turbulents et agités d’âges plus jeunes. La règle du pensionnat où ils évoluent est action/réaction, ces jeunes enfants sont donc contrôlés par la contrainte et doivent subir punition par dessus punition pour leurs méfaits. Arrive dans ce drôle de décor Clément Matthieu, parfaitement interprété par un Gérard Jugnot fort attachant, qui ne voit pas les choses de la même façon. Ainsi, viendra-t-il changer les habitudes instaurées par l’austère et caricatural, bien qu’amusant, directeur. Avec Robins Williams, les poèmes étaient le médium de transmission de la passion et du changement. Ici, c’est la musique et la chorale que met sur pied Matthieu. Et contrairement à son homologue américain, Les Choristes est un film plutôt axé vers le bonheur où les choses tendent à se finir d’une bonne façon pour tous, ou presque. L’utilisation de la narration, il s’agit de Matthieu racontant sa brève aventure à Fond de l’Étang, est très bien utilisée pour faire le pont entre les divers évènements, le tout s’enchaine très bien. Rempli de bons sentiments grands publics, Les Choristes est un film qu’on peut difficilement détester malgré ses propensions un peu manipulatrice où chaque personnage est ancré dans une dynamique bien précise et particulièrement caricaturale. Ainsi, les bons personnages ont tous le cœur plus grand les uns que les autres, renforçant notre attachement envers ces gens avec aussi peu de vice. Et on déteste rapidement ceux que l’on présente comme nécessairement mauvais de nature.

Partie intégrante de l’histoire, la musique y occupe une place importante sans être omniprésente. Bien entendu, une chorale d’enfants n’est pas particulièrement passionnante, mais elle agit ici comme élément plutôt secondaire à la véritable trame qui se joue sur l’avenir d’un enfant en particulier qui aspire à devenir un grand chanteur et chef d’orchestre. Jean-Baptiste Maunier, enfant à la voix prodigieuse incarne ici son propre rôle d’une certaine façon. Si son personnage plutôt introverti le rend difficile à saisir, on peut dire qu’il communique aisément par la voie de la musique. Et tout de même, les séquences de musique sont très réussies.

Le constat s’impose de lui-même, Les Choristes est un film agréable à écouter. Une histoire manipulatrice au maximum jouant sans cesse la carte des bons sentiments et emplie de personnages unidimensionnels ancrés du début à la fin dans la même enveloppe. Néanmoins, on se laisse facilement prendre au jeu de ce récit somme tout amusant, touchant et divertissant.




Version française : -
Scénario : Christophe Barratier, Philipe Lopes-Curval, Georges Chaperot
Distribution : Gérard Jugnot, François Berléand, Jean-Baptiste Maunier
Durée : 98 minutes
Origine : France, Suisse

Publiée le : 5 Juin 2005