A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

THE BOURNE SUPREMACY (2004)
Paul Greengrass

Par Frédéric Rochefort-Allie

Une étrange règle à Hollywood veut que lorsque la suite d'un film Hollywoodien à gros budget sort en salles, le résultat soit quasi-obligatoirement décevant et bâclé. Combien de fois avons nous vu des séries, à première vue intéressantes, se tirer dans les pieds en tentant de soit reprendre sa forme originale ou en amenant un changement. Bourne Supremacy fait exception à ces règles. Non seulement y retrouve-t-on le charme de son prédécesseur, mais le changement de réalisateur ne fait qu'améliorer tout ce qu'on jugeait déjà comme un rafraichissement dans le domaine de l'espionnage.

Jason Bourne (Matt Damon), ex-agent du programme Trendstone caché depuis quelques années en Inde, voit sa sécurité menacée alors qu'un mercenaire cherche à l'éliminer de toute les façons imaginables. Persuadés qu'il est responsable du meurtre de deux hommes, le gouvernement traquera Bourne une seconde fois.

Si à première vue on semble replonger dans la même intrigue que Bourne Identity, le scénario pousse cette fois la grande aventure de Bourne vers un autre niveau. Dans le premier opus, Bourne se demandait: Qui suis-je? Dans le second, nous nous penchons plutôt sur une nouvelle interrogation, à savoir: Quand est-ce que tout débuta? Les personnages, en particulier Bourne, ne sont pas unidimensionnels comme chez le cousin Bond. Les méchants ont des enjeux un peu moins mégalomanes que chez les Dr No et Goldfinger du cinéma d'espionnage commercial typique. Une attention particulière est portée à la psychologie des personnages. C'est bien plus réaliste ainsi car quelle règle spécifie qu'un agent secret doit sauver le monde de 9h à 5h ?

Paul Greengrass, réalisateur anglais de drames à petit budget, se voit ici confier une suite extrêmement attendue. Il aurait été facile pour un débutant de ne savoir que faire avec autant de responsabilités envers le premier film. Heureusement Greengrass apporte chez Supremacy, avec sa caméra sur épaule, un tout nouveau souffle. En effet, cette technique, proposant au lecteur d'être au niveau des yeux du personnage, intensifie l'identification à un personnage dont on ne connait pas le passé. Cette idée fut donc plus que bénéfique. Le film semble bien plus réel et vivant qu'il n'aurait pu l'être et gagne en puissance par sa réalisation et son montage vif. Bref, le film s'approche drôlement plus, au niveau de l'approche des scènes par le réalisateur, du documentaire qu'aucun film d'espionnage ne le sera jamais. Le film semble faire le portrait de personnages atteints par la fatalité d'être espion. D'ailleurs, si Bullit explorait quelque peu l'idée de faire rentrer le spectateur dans l'action par ses poursuites, bien chez Supremacy on ne pourrais espérer mieux. Seul bémol, ceux qui ne tolèrent pas la caméra sur épaule devraient s'abstenir de voir le film. Malheureusement, il en serait mieux ainsi.

Chez les acteurs, Matt Damon, Franka Potente, Brian Cox et compagnie sont toujours aussi forts qu'auparavant. La direction d'acteurs de Greengrass ne fait qu'améliorer la crédibilité de leur jeu. Personne ne tombe dans la caricature et chaque personnage nous semble réel, d'où l'importance d'un bon réalisateur avec une bonne distribution. Nulle surprise à ce niveau, si vous aimiez Damon en Bourne, il en sera fort probablement encore de même cette fois-ci. Bref, mis à part quelques nouveaux rôles bien interprétés, l'ensemble est identique en tout points. Le contraire aurait été décevant.

Donc, amateurs de thrillers réjouissez-vous! Rarement a-t-on été aussi gâtés depuis l'été 2004, avec la venue de Collateral qui est à noter. La série des Bourne s'affirme déjà comme étant supérieure en terme de qualité à l'ensemble des James Bond et Mission: Impossible. Supremacy est non seulement un film qui réjouira les fans d'action, mais aussi les amateurs de cinéma européen. Supremacy fait donc le pont entre deux univers opposés, et penche beaucoup plus du côté intello contrairement au premier qui était légèrement plus orienté vers l'action. Contrairement à l'identité de son personnage principal, ce deuxième volet est inoubliable chez les blockbusters américains. Acclamons-le haut et fort, la suprémacie de Bourne ne fait que s'affirmer. Vivement l'Ultimatum!




Version française : La Mort dans la peau
Scénario : Tony Gilroy, Robert Ludlum (roman)
Distribution : Matt Damon, Franka Potente, Brian Cox, Julia Stiles
Durée : 108 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 26 Juillet 2004