MAHANAGAR (La Grande Ville)
Le ‘boom’ économique de la fin de la deuxième guerre devait apporter la prospérité nécessaire pour alimenter l’un des plus grands mouvements sociaux de l’histoire, le combat pour l’égalité des sexes. Le cinéaste le plus célèbre de l’Inde nous démontre ici que cette lutte était tout aussi présente en orient. Toutefois, la grande différence est que l’Inde devait casser des rôles de genres beaucoup plus rigides que ceux établis en occident.
MAHANAGAR nous présente une femme mariée qui, pour des raisons financières, est en recherche d’emploi. Dans sa quête, elle devra se battre autant pour renverser les idées préconçues au sujet des femmes que pour relever son estime de soi. Éventuellement, elle réussira à trouver en elle le courage d’acquérir son indépendance économique, ce qui la comblera en tant que femme, épouse et mère. Elle nous prouvera qu’elle n’est ni l’esclave des conventions sociales, ni de l’argent et qu’elle est réellement une femme libérée.
Satyajit Ray démontre ici son influence du cinéma néo-réaliste italien en composant des images frappantes qui soulignent à merveille l’immense écart entre riches et pauvres. Le film présente également une distribution forte impressionnante, menée par la magnifique Madhabi Mukherjee qui crève l’écran. Elle livre son dialogue avec retenue, mettant l’emphase sur ses regards envoûtants et ses expressions faciales.
Presque 60 ans après sa sortie, c’est un film qui résonne toujours très fort auprès de son public, qui fait malheureusement encore face aux mêmes enjeux sociaux. Vous serez émus et vous souviendrez de ce film pour des décennies à venir. Gagnant de l’Ours d’argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin.
(source : Cinéclub : The Film Society)
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